La situation du secteur de la fabrication des chaussures en Tunisie est « catastrophique », selon le président de la Chambre des fabricants de chaussures relevant l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Khemais Mitatou.
Dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, il pointe du doigt un certain nombre de problèmes, entre autres des chèques sans provisions, commerce parallèle, affirmant que le ministère du Commerce n’assume pas son rôle comme il se doit.
En 2018, le secteur cuir et chaussure compte 251 entreprises qui emploient plus de dix ouvriers et dont 184 entreprises sont totalement exportatrices. Avant la révolution, le secteur comptait 450 entreprises.
Malgré ce potentiel considérable et une main-d’œuvre qualifiée, le secteur demeure sinistré. C’est d’ailleurs pour cette raison que les professionnels revendiquent, entre autres, l’application d’une loi qui date de 1995 relative à l’interdiction de la vente des chaussures de la fripe. D’après le président de la Chambre nationale des fabricants des chaussures, Khemais Mitatou, la non-application de cette loi a causé une concurrence déloyale entre un secteur formel et le secteur informel.
D’après lui, 350 mille tonnes de chaussures de la fripe ont été importées en Tunisie, ce qui constitue une violation flagrante de la loi qui permet uniquement l’importation de 10 mille tonnes.