Les fortes chaleurs dans la région méditerranéenne risquent-elles de faire fuir les touristes ? La question est posée ces jours-ci dans la presse mondiale. La Tunisie peut être concernée. D’où l’intérêt d’y réfléchir.
« Les cartes postales de la Côte d’Azur ou des plages espagnoles ne seront bientôt plus les mêmes. Avec une augmentation des températures de 3 à 5 degrés, une baisse des précipitations de 10 à 60%, et une montée de la mer de 35 centimètres à un mètre, des kilomètres de plages méditerranéennes risquent de disparaître avant la fin du siècle… Dans leur sillage, les touristes s’en iront-ils aussi ? »
Voici ce qu’écrivait, le 6 juin 2023, notre confrère britannique The Guardian. Une question qui ne peut que nous faire réfléchir nous autres Tunisiens. Au vu des changements climatiques par lesquels notre pays est également concerné. Les journées du 24 et du 25 juillet ont été particulièrement chaudes en Tunisie. Des articles reprenant des arguments de ce type fleurissent ces jours-ci dans la presse mondiale.
Canicule et incendies
Evidemment, il ne faut pas trop écouter les Cassandre qui, déjà, parlent d’une fuite des touristes de la région méditerranéenne qui connaît, outre cette chaleur, des incendies. L’image des touristes fuyant Rhodes (Grèce) ces derniers jours pourrait cependant laisser des traces. Même s’il n’y a pas le feu et que rien ne dit que cette canicule sera autant forte au cours les années prochaines.
Toujours est-il qu’il faut déjà se préparer et imaginer des solutions pour s’acclimater à ces mutations de la météo. Et ce qu’elles provoquent dans les esprits. Dans la mesure où la Tunisie a beaucoup de cordes à son arc et peut se prévaloir de posséder une grande variété de produits touristiques.
14,36 millions de visiteurs
Car, un touriste peut avoir d’autres motivations en se rendant dans un pays que de se dorer au soleil devant une mer bleue. D’ailleurs, la canicule ne semble pas, a priori, être un handicap de taille. L’Emirat de Dubaï, aux Emirats arabes unis, où le thermomètre atteint quelquefois des records, a reçu 14,36 millions de visiteurs étrangers pour une nuit ou plus entre janvier et décembre 2022.
Mais la Tunisie n’est pas Dubaï et d’autres chantiers que celui du renforcement de la diversification du produit tunisien peuvent –ou doivent- être engagés. L’infrastructure du shopping et une politique initiée dans ce cadre serait peut-être ainsi intéressante à envisager.
Open sky
Il en est de même de l’Open sky. Les billets d’avions à destination de la Tunisie sont beaucoup moins abordables que pour d’autres pays du monde. Et cela fait des années que des professionnels du tourisme affirment que l’Open sky est capable d’assurer un meilleur remplissage des hôtels pendant toute l’année.
De toute manière, la chaleur n’est pas là toute l’année et les avantages de venir en Tunisie en dehors de la période de la canicule sont nombreux. Il faudra pour cela bien les communiquer en prenant en compte la donnée canicule. Et changer de logiciel. Et exemple parmi d’autres, à ce niveau, dépasser les résistances et l’immobilisme. Nécessaire, disent certains, et quels que soient les caprices de la météo.