Le Tunisien ne vit pas en vase clos. Il lit les journaux, écoute les radios, regarde les télévisions et consulte internet. Ainsi, il lui arrive de remarquer que dans beaucoup de pays on s’ingénie, plus que chez lui, à trouver des solutions à cette inflation.
Commençons par deux certitudes :
Depuis que l’inflation a fait sa scandaleuse apparition, dans le monde entier, avec la COVID-19 et la guerre d’Ukraine, le gouvernement tunisien a essayé de réguler le marché en procédant notamment à des fixations de prix et de marges, afin que l’inflation soit moins ressentie.
Il faut dire que la conjoncture est ce qu’elle est et il est peu facile d’agir. Surtout lorsque l’Etat est dans la situation financière dans laquelle il se trouve et que tout le monde connaît.
Les choses peuvent-elles cependant se présenter autrement? Evidemment, le Tunisien ne vit pas en vase clos. Il lit les journaux, écoute les radios, regarde les télévisions et consulte internet, et il lui arrive de remarquer que dans beaucoup de pays, on s’ingénie plus que chez lui pour trouver des solutions à cette inflation –on parlera plutôt de stagflation, c’est-à-dire « une forte inflation et d’une croissance faible ».
Le taux d’inflation s’est replié légèrement à 9,1 % en juillet 2023 et de 9,3% en juin 2023 contre 9,6% au mois de mai 2023. Rien à voir avec les 10,1 % d’avril ou les 10,3 % de mars 2023. Mais il reste frustrant pour les Tunisiens.
Négociation avec ou entre les professionnels
Comment s’y sont pris d’autres pays. Même si leurs efforts n’ont pas eu toujours de grands effets. Trois voies ont été suivies. D’abord, la négociation avec ou entre les professionnels. Ainsi, l’Etat peut initier des négociations entre les distributeurs et les fabricants afin d’agir sur les marges. Chacun faisant de son côté un pas afin que l’effort ne soit pas accompli d’une seule et unique partie. Il s’agirait de baisser les prix ou de limiter les hausses à venir. Ce qui revient à la même chose.
Ensuite, et cela participe du même principe : prévoir d’actionner des baisses sur un « panier » de produits. Il s’agit, là aussi, de décider des baisses sur des prix souvent de grande consommation, comme des produits alimentaires, d’hygiène, de propreté…), quelquefois sur une base volontaire de certains vendeurs ou de marques. Et dans le même registre, une décision administrative qui peut épouser des formes diverses. On a vu jusqu’à des TVA de 0 % sur certaines denrées. Comme on a vu des exonérations des taxes douanières pour des produits importés.
Un effort en direction du consommateur
Enfin, des aides en monnaie sonnante et trébuchante : une prime exceptionnelle, une revalorisation des prestations sociales, une prime sur la partage de la valeur, une remise sur le carburant…
Il faudrait pour le faire que l’Etat dispose cependant bien de moyens financiers et que ses recettes ne souffrent pas d’une crise aigüe! Certains diront sans doute, à ce propos, que l’Etat subventionne déjà des produits alimentaires ou non, dits de base.
Quoi qu’il en soit, il y a des plans B pour ceux qui veulent agir sur le terrain de l’inflation ou sur un autre. Et qu’aussi quelque part les professionnels –dont certains souffrent du reste le martyre- acceptent de faire un effort en direction du consommateur.