La tenue d’un point de presse au palais du gouvernement, hier le 8 janvier, au palais du gouvernement, était inévitable pour le ministre des Finances, Elyès Fakhfakh : la conjoncture ne lui est pas favorable et la loi de finances 2014, stigmatisée bien avant son adoption, est maintenant l’objet de grèves et de contestations successives, menées notamment par les professionnels du secteur de l’agriculture et du secteur du transport.
Souvent sur les plateaux télévisés ou lors des interviews qu’il accorde, Elyès Fakhfakh défiait toutes les critiques, même les plus acerbes, tout en choisissant ses mots avec son fameux sourire qui ponctue son discours. Hier, le vent avait tourné puisqu’il semblait qu’Elyès Fakhfakh ne maîtrisait plus aussi bien le ton de ses propos que ses accusations, parlant d’« une campagne de désinformation » à l’origine de tous ces mouvements de protestations relatifs à l’article 66 de la loi de finances 2014. Et d’ajouter que : « si la contestation continue, la Tunisie risque de vivre le scénario grec« .
Le ministre a affirmé d’autre part qu’en cas de non paiement, le ministère se verra obligé de mettre en place d’autres taxes plus dures, pour maintenir l’équilibre financier du pays et pour ne pas dépasser le seuil d’endettement.
Il a ainsi argumenté cette décision par « la situation économique critique du pays et les coûts exorbitants dépensés par l’Etat pour subventionner l’hydrocarbure, à savoir 300 millions de dinars ».
Le ministre a pris soin de présenter la nouvelle tarification relative au secteur agricole: pour les véhicules d’une tonne, les tarifs de la taxe passent de 33.6dt à 50dt, soit une augmentation de 16.4dt. Pour ce qui est des véhicules de deux tonnes,les tarifs passent de 67.2dt à 100dt.
Une nouvelle mesure a également été prise concernant les agriculteurs, à savoir l’obligation d’avoir soit un matricule fiscal soit une patente. Mais quelles sont donc les raisons invoquées à l’appui de cette nouvelle mesure ? Selon Elyès Fakhfakh, il s’agit d’un outil pour empêcher aux étrangers au domaine de l’agriculture d’y accéder et par conséquent de bénéficier des privilèges accordées aux professionnel de ce secteur.
Les louages et les taxis sont aussi concernés par l’augmentation. Le tarif de la taxe appliquée aux louages est passé de 120 dinars à 199.5 pour les voitures de moins d’une tonne, cependant que le montant pour les voitures de moins de deux tonnes passe de 240dt contre 336.500dt.
Quant aux taxis, la taxe est de l’ordre de 262dt contre 180dt pour les voitures de moins d’une tonne et de 524dt pour les voitures de moins de deux tonnes.