La question de la normalisation israélo-saoudienne revient sur le tapis. On se demande alors quelle sera la position diplomatique de la Tunisie ? Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, dresse un état des lieux de la situation en général, via un post Fb.
Il précise à cet effet : « En plus des conséquences de la Covid et de la guerre en Ukraine, la diplomatie tunisienne est bousculée par les réactions en chaîne suscitées par la précipitation des événements dans la région du Sahel africain, après le soulèvement armé au Niger; ainsi que l’accélération du processus de normalisation arabo-israélienne à la suite des échos d’une récente visite éclair du Premier ministre israélien en Arabie saoudite.
La Tunisie avait longtemps invoqué, avec un certain confort, le consensus arabe concernant le conflit arabo-israélien. Mais elle a adopté au cours des dernières années une position en pointe ferme sur les principes mais de plus en plus démarquée vis-à-vis du consensus arabe au vu du nombre croissant des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël ou en ayant engagé le processus. »
Et il ajoute : « Avec le poids de ce pays dans le monde arabo-musulman, si la normalisation israélo-saoudienne devait se confirmer, la Tunisie risquerait de se retrouver dans le camp de plus en plus restreint et minoritaire du refus et devra en assumer les conséquences. »
Ainsi, « la question est de savoir si une normalisation israélo-saoudienne, imminente selon les experts, sera qualifiée de haute trahison par le président de la République Kaïs Saïed et les nationalistes tunisiens « purs et durs » et à quel prix? », conclut-il.