Les exportations de pétrole russe à bord de pétroliers assurés par l’Occident se poursuivent. Et ce, malgré le fait que le prix du pétrole de l’Oural a bondi au-dessus du plafond de 60 dollars le baril fixé par les pays du Groupe des Sept (G7) et l’UE. C’est ce qu’a rapporté, mardi 22 août 2023, l’agence de presse américaine Bloomberg.
Selon l’agence, environ 40 % des navires transportant du pétrole brut en provenance des ports russes de la Baltique et de la mer Noire étaient soit détenus, soit assurés par des sociétés basées dans des pays ayant adhéré au plafonnement des prix.
Le pétrole de l’Oural s’échangeait le week-end à environ 71 dollars le baril dans les ports russes, selon Argus Media. Environ la moitié des pétroliers transportant du pétrole russe appartenait à des pays occidentaux avant que la limite ne soit dépassée. Un grand nombre de navires bénéficiant d’une assurance passant par Londres, indique le média.
A cet égard, notons que le plafonnement des prix des exportations de pétrole russe par voie maritime à 60 dollars le baril a été introduit par l’UE, les pays du G7 et l’Australie le 5 décembre 2022. Il interdit ainsi aux entreprises occidentales de fournir une assurance et d’autres services pour les expéditions de pétrole russe. A moins que la cargaison ne soit achetée au prix ou à un prix inférieur du prix fixé.
« Bien que techniquement, le prix du pétrole russe doit être de 60 dollars ou moins pour que les entreprises des Etats-Unis, de l’UE ou du G7 puissent fournir des services tels que des navires et des assurances, il suffit en pratique aux entreprises de recevoir un engagement écrit– appelé une attestation- que la cargaison a été achetée en dessous de ce seuil », rappelle Bloomberg.
« Nous surveillons de près le marché pour détecter d’éventuelles violations du prix plafond », affirme Megan Apper, porte-parole du Trésor américain. « Il convient de noter que les transactions supérieures à 60 dollars qui n’utilisent pas les services de la coalition ne violent pas le prix plafond. De même qu’une proportion substantielle des transactions pétrolières russes font toujours appel aux fournisseurs de services de la coalition », poursuit-elle.
Mécanisme de contrôle déficient
Dans le même temps, les propriétaires de pétroliers et les compagnies d’assurance ont fait valoir qu’ils ne peuvent pas connaître le prix exact auquel une cargaison de brut se négocie depuis que le prix plafond occidental a été imposé. Car les accords à long terme pourraient différer des prix du marché à court terme.
Le brut russe Oural a dépassé le prix plafond à la mi-juillet, pour la première fois depuis la mise en œuvre du mécanisme.