Après plusieurs initiatives entamées dans les années 70, le dossier d’inscription de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial a été finalement accepté, début mars 2022, par l’Unesco. Déposé le 1er février 2022, ce dossier a été retenu après avoir été évalué par l’Organe consultatif sur le patrimoine culturel de l’Organisation onusienne.
Pour rappel, au mois de février 2012, l’Institut National du Patrimoine (INP), relevant du ministère des Affaires culturelles, a proposé l’inscription de l’île de Djerba sur la liste indicative du Patrimoine mondial. Après une période de six ans, le dossier n’a pas réussi à avoir l’accord favorable des experts onusiens. Les dernières années, la Tunisie a multiplié les démarches en présentant un dossier qui répond aux standards de l’Unesco.
Le dossier d’inscription de l’île de Djerba au patrimoine de l’Unesco est composé de 31 sites et monuments, lit-on sur le site de l’Association de Sauvegarde de l’île de Djerba (ASM) qui revient sur l’historique de ce dossier et les multiples initiatives entamées au milieu des années 70.
Sur une superficie de 514 km², Djerba occupe l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la Méditerranée. La valeur universelle exceptionnelle (VUE) retenue pour le dossier de candidature de Djerba est un bien en série (menzels, houch, mosquées, fondouks, huileries, etc.).
« Une liste de 24 monuments est proposée à l’inscription. Ils sont implantés partout sur l’île et touchent à l’ensemble du territoire avec une concentration qui suit géographiquement le croissant fertile. Les monuments proposés sont : les mosquées – Sidi Salem, Sidi Smain, Tajdit, Abou Messouer (Al Jamaa El Kebir), Cheikh, Sidi Jmour, Moghzel, Imghar, Guellala, Sidi Yeti, Louta, Essalaouti, El Fguira, Tlakine, Medrajen, El Bessi, Fadhloun, Berdaoui, Welhi, Sidi Zikri, Mthaniya, Synagogue La Ghriba et l’Eglise Saint Nicolas. »
« Par sa situation géographique et par la place qu’elle a occupée dans l’histoire tant régionale que méditerranéenne, l’île de Djerba peut être considérée comme le carrefour de la Méditerranée antique et médiévale « , peut-on lire sur le site de l’Unesco.
Le riche patrimoine culturel de cette île chantée par Homère sous le nom de « île des Lotophages », « n’occulte pas la beauté et la qualité des paysages naturels encore sauvegardés mais qui se trouvent menacés par la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment l’expansion de l’urbanisation « , peut-on encore lire dans le dossier présenté à l’Unesco.
A cet égard, notons que le Comité du patrimoine mondial, créé en 1976, établit chaque année la liste du patrimoine mondial. La Convention du patrimoine mondial a pour objet la reconnaissance des sites « de Valeur universelle exceptionnelle » comme patrimoine de l’Humanité, et qu’il importe de protéger et de transmettre aux générations futures.