La Tunisie fait face à une crise économique marquée par une inflation galopante et des pénuries récurrentes. Cependant, son isolement sur la scène internationale semble s’aggraver, avec des rendez-vous diplomatiques manqués et une diplomatie en difficulté. Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, dresse un état des lieux de la situation en général.
Il estime que le pays a plus besoin de s’ouvrir sur l’étranger, tant pour récupérer ses parts de marchés et sa compétitivité internationale dans divers secteurs, que pour bénéficier d’une assistance devenue incontournable pour sauver la Tunisie de la banqueroute et de l’écroulement. L’on peut de plus en plus difficilement dissiper l’impression angoissante que la Tunisie est isolée et même marginalisée sur la scène internationale, affirme-t-il.
La Tunisie doit se recentrer sur ses intérêts nationaux
Et de poursuivre : « En plus des rendez vous manqués, notamment ceux de la
TICAD 8, du Sommet de la Francophonie et du sommet machin truc de Rome, la participation au sommet des
BRICS de Johannesburg et les entretiens bilatéraux à Alger et Riyad donnent l’impression d’une diplomatie en perdition. Non pas tant en raison d’une incompétence de la diplomatie tunisienne qui, il faut le reconnaître, a beaucoup perdu du lustre d’antan; mais d’un discours officiel et d’une culture politique qui semblent en dissonance de plus en plus profonde avec les réalités internationales et les impératifs de l’heure pour une Tunisie gravement affaiblie et au bord de la faillite. »
L’heure n’est plus à la singularité teintée de messianisme
Avant d’ajouter : « A part, un gouvernement italien pris au piège de son populisme anti-migration, la Tunisie semble tragiquement isolée sur la scène internationale. Et ce ne sont pas les compte rendus tarabiscotés ou les formules éculées qui sonnent aussi creux qu’un tonneau vide qui parviendront à dissiper cette perception qui ne trompe plus, même ceux qui ont une connaissance limitée des affaires internationales.
L’heure n’est plus à la singularité teintée de messianisme qui a mené la Tunisie au bord du gouffre et dilapidé un capital considérable de sympathie, mais au ressaisissement, à la normalité et à la réintégration de la Tunisie sur la scène internationale. En commençant par les scènes arabe et africaine, jusqu’au rétablissement des relations de confiance et de coopération avec les partenaires traditionnels américains, européens et asiatiques.
Attention au mur où nous mènent des idéologies éculées et concentrons nous sur les intérêts supérieurs de la survie, de l’intégrité et de la souveraineté nationale. »
En résumé, il est temps que la Tunisie se recentre sur ses intérêts nationaux, rétablisse ses relations internationales et se concentre sur la survie, l’intégrité et la souveraineté nationales plutôt que de s’accrocher à des idéologies dépassées.