Le débat sur le déluge d’Al Aqsa et le conflit palestino-israélien en dit long. Ainsi les relations tuniso-européennes et le conflit arabo-israélien semblent prendre un virage plus au moins mouvementé.
Elyes Kasri souligne à cet effet : « Au lieu d’une communication claire et adaptée à la conjoncture nationale et internationale pour en assurer l’efficacité, les déclarations tonitruantes sur les affaires internationales et notamment les plus contentieuses et chargées d’émotions comme les relations tuniso-européennes et le conflit arabo-israélien, semblent dessiner un virage dans la diplomatie officielle tunisienne et risquent d’accentuer la marginalisation de la Tunisie sur la scène internationale et favoriser le déchaînement d’une opinion publique déjà frustrée par la dégradation de sa situation économique et sociale et possiblement cherchant le moyen d’exprimer et de faire assumer le fardeau de son mécontentement et, dans certains cas, son désespoir. »
Et de poursuivre : « Il faut également reconnaître que les rodomontades et la diplomatie populiste avaient déjà commencé, même si timidement, sous feu Ben Ali lorsque le drapeau américain a été brûlé lors d’une manifestation dirigée par le parti au pouvoir suscitant un ressentiment qui a fini par alimenter la campagne extérieure qui a mené au renversement du régime ».
Par ailleurs, Elyes Kasri a rappelé les événements diplomatiques du temps de la Troïka. « L’instrumentalisation de ce qui a été considéré comme une atteinte au prophète de l’Islam a abouti à l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis (14 septembre 2012) qui était à deux doigts de dégénérer à l’instar de l’attaque du consulat américain à Benghazi et du lynchage de l’ambassadeur américain en Libye (11-12 septembre 2012) », poursuit-il.
En résumé, il conclut : « Il est à craindre que la récente indulgence dans la grandiloquence et la diplomatie du mégaphone, que la Tunisie a pourtant longtemps évitées, ne dégénère par des dérapages verbaux et des actes de violence incontrôlée multipliant les incompréhensions et les difficultés. Surtout dans une conjoncture nationale et internationale pleine d’incertitudes et de défis. »