Les réserves de gaz de l’Union européenne atteignent un niveau historique. En effet, le volume de gaz naturel dans les installations de stockage souterraines de l’UE a atteint un niveau record, à près de 98 %, selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE).
Les stocks de gaz dans l’UE et au Royaume-Uni se sont élevés à 1 114 térawattheures (TWh), battant le précédent record établi en octobre 2019, lorsqu’ils atteignaient 1 102 TWh. Les réservoirs de gaz de l’UE sont désormais pleins à 97,89 %, dépassant l’objectif de 90 % fixé par l’UE d’ici le 1er novembre et offrant une certaine marge de sécurité avant la saison de chauffage, selon les données publiées par la GIE, lundi 16 octobre.
Les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) vers la région sont restés les plus bas depuis près de deux ans en octobre, a révélé l’association européenne des opérateurs gaziers.
Pendant ce temps, le géant énergétique russe Gazprom continue de fournir du gaz pour le transit vers l’Europe occidentale et centrale via l’Ukraine. Et ce, à travers la seule station de pompage de gaz restante, Sudzha. Le montant totalise 42,5 millions de mètres cubes par jour au 17 octobre.
L’Ukraine a fermé le transit par la station de Sokhranovka, une voie de transit clé pour le gaz qui traitait environ un tiers du gaz russe fourni à l’UE, en mai 2022, invoquant « l’ingérence des forces d’occupation ».
La Russie livrait chaque année environ 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel à l’UE avant le début du conflit ukrainien, principalement via des gazoducs.
En janvier, la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que l’UE avait réduit les importations de gaz russe de 80 %. Pour compenser les déficits d’approvisionnement en gaz, l’UE a eu recours à des expéditions de GNL à prix élevé en provenance des Etats-Unis et du Qatar, et a augmenté ses importations par gazoducs en provenance de Norvège et d’Azerbaïdjan.
Poutine : « Les pays européens ne peuvent pas se passer pleinement de notre gaz »
« Nous parlons d’acheter du gaz américain, mais les volumes de production y sont également limités et il n’est pas si facile de tout faire tourner rapidement ». C’est ce que soulignait la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine.
En outre, il a précisé que même si son pays a déjà trouvé une alternative au marché gazier européen, l’UE ne peut toujours pas se passer du gaz russe.
« Jusqu’à présent, les pays européens ne peuvent pas se passer pleinement de notre gaz. Ils n’ont tout simplement nulle part où l’obtenir », a déclaré Poutine. Tout en ajoutant que les volumes « physiques » de carburant que le bloc reçoit actuellement d’autres exportateurs sont insuffisants pour couvrir la demande.