Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, vendredi 20 octobre 2023, au palais de Carthage, Antonio Tajani, vice-président du gouvernement italien et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, accompagné de Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, ainsi que de Marina Elvira Calderone, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales.
La réunion a porté sur l’accord signé le jour même entre la Tunisie et l’Italie pour établir un cadre juridique pour l’immigration, afin que celle-ci devienne légale et bénéfique pour toutes les parties, réduisant ainsi les vagues d’immigration illégale dans des conditions inhumaines, dont profitent uniquement les réseaux criminels qui trafiquent des êtres humains, que ce soit dans le sud de la Méditerranée ou dans le nord.
Le président de la République a souligné que cette nouvelle approche de l’immigration pourrait être développée non seulement avec l’Italie, mais aussi avec d’autres pays, tout en travaillant à éliminer les causes de cette situation inhumaine dans les pays d’origine des migrants, où ils risquent soit de périr dans le désert ou en mer, soit de tomber entre les mains de réseaux criminels.
Le chef de l’Etat a insisté sur l’engagement de la Tunisie à honorer ses engagements, les forces de sécurité tunisiennes ayant récemment démantelé nombre de ces réseaux, et les institutions de l’État prenant soin de ceux qui sont pris au piège.
Il a également souligné l’importance de poursuivre la coopération agricole bilatérale, notamment en tenant compte des changements climatiques et de la pénurie d’eau. Il a noté que le fait que l’Italie ait désigné le ministère en charge de l’agriculture comme celui également de la Souveraineté alimentaire et des Forêts est une indication que la souveraineté d’un pays ne peut être réalisée que si sa souveraineté dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation est totale.
La Palestine au cœur de la réunion
La situation en Palestine a été le point central de cette réunion, avec le président de la République, lequel souligne le droit du peuple palestinien à sa terre, un droit reconnu par le droit international, et le droit des peuples à déterminer leur propre destin. Il a condamné les actes de punition collective et le déplacement forcé en cours en Palestine.
Le chef de l’Etat a rappelé, à la délégation italienne, la « loi fondamentale » tant controversée de la Knesset israélienne adoptée le 19 juillet 2018 faisant de la Palestine « un foyer national pour les juifs », estimant que depuis sa création en 1948, l’Etat hébreu était fermement hostile à l’idée d’un Etat doté d’une quelconque forme de système. Et d’expliquer que le motif est que les rabbins ultraconservateurs de l’époque s’opposaient à l’idée de « frontières » et que leurs croyances et convictions sont plutôt fondées sur les enseignements tirés de la tradition talmudique.
En conclusion, le président de la République a qualifié cette situation de honteuse pour l’humanité entière et a appelé la communauté internationale, voire l’humanité tout entière, à mettre fin à cette tragédie qui dure depuis près d’un siècle pour le peuple palestinien.