L’économie mondiale montre des signes de fragmentation. Ce qui pourrait être « très coûteux » pour tous, prévient la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.
Dans une interview accordée, lundi 30 octobre 2023, à Nikkei, la cheffe de l’OMC a exprimé ses inquiétudes. Et ce, quant à l’escalade du conflit dans les territoires occupés; ainsi qu’à son impact potentiel sur la croissance mondiale s’il s’étendait au Moyen-Orient dans son ensemble.
« C’est l’une des régions d’où provient une grande partie du pétrole et du gaz du monde », souligne Mme Okonjo-Iweala. « Donc, inévitablement, cela aura un impact ».
Selon l’OMC, les perspectives pour 2024 sont encore relativement optimistes, avec une croissance projetée à environ 3,3 %; « mais les risques sont fortement baissiers ». L’organisation onusienne estime que si le monde se divise en deux blocs commerciaux, le PIB mondial chutera de 5 % à long terme. Cela constituerait une « perte énorme », estime encore Mme Okonjo-Iweala. Tout en assimilant cela à la perte de l’ensemble de l’économie japonaise.
Néanmoins, l’OMC ne voit pas de « grands signes d’une démondialisation plus large », selon son chef. En effet, déclare-t-elle, le volume des échanges de biens et de services est « encore assez important », à environ 31 000 milliards de dollars.
Plus tôt ce mois-ci, l’OMC a abaissé sa prévision de croissance du commerce mondial pour 2023 à 0,8% contre 1,7% précédemment estimé. En invoquant un ralentissement croissant du secteur manufacturier.