Alors que le Nil est considéré comme la source d’eau la plus importante en Egypte, la baisse du niveau de l’eau entraîne d’énormes pertes dans le pays.
Hani Sweilem, ministre de l’Irrigation et des Ressources en eau, a révélé, mardi 31 octobre 2023, en chiffres, les pertes énormes qui pourraient arriver au pays en raison de la perte d’un milliard de mètres cubes d’eau du Nil par an.
Il a déclaré, lors d’un discours qu’il a prononcé hier lors de la session « Droits à l’eau des réfugiés dans les pays en pénurie d’eau », dans le cadre des activités de la sixième Semaine de l’eau du Caire, que le manque d’un milliard de mètres cubes d’eau par an entraîne la perte des sources de revenus de 290 000 personnes et la perte de 130 000 acres de terres agricoles. En plus d’une augmentation des importations en provenance de l’étranger de 150 millions de dollars.
Il a également révélé que la population égyptienne atteignait plus de 105 millions de personnes, avec un taux d’augmentation annuel compris entre 2 et 2,5 %. Tandis que la part d’eau par habitant atteignait 564 mètres cubes par an. Ce qui est proche du seuil de pénurie d’eau.
Changement climatique
Il a ajouté que les ressources en eau de l’Egypte s’élèvent à environ 59,6 milliards de mètres cubes par an, dont environ 21 milliards de mètres cubes sont réutilisés chaque année. Et que des produits alimentaires sont importés de l’étranger pour compenser l’écart entre les ressources et les besoins en eau.
Il a poursuivi en disant : « L’Egypte accueille 9 millions de réfugiés, qui constituent 8,7 % de la population totale. Ce qui signifie qu’il faudra 9 milliards de mètres cubes par an pour couvrir les besoins en eau de ce nombre considérable. Soit au moins 4,5 milliards de mètres cubes par an pour couvrir leurs besoins en eau. »
En outre, il a souligné que le changement climatique a eu un impact négatif sur le secteur de l’eau en Egypte, comme les fortes vagues de chaleur de l’été dernier et la diminution des quantités de pluie. M. Sweilem a déclaré que l’augmentation de la température mondiale a entraîné une augmentation de 134 % des catastrophes naturelles liées au climat entre 2000 et aujourd’hui.
Le blocage persiste sur la question du barrage éthiopien de « la Renaissance »
Par ailleurs, le ministre égyptien a mis en garde plus tôt dimanche contre la non-prise en compte de l’engagement non sélectif envers les principes du droit international concernant les bassins d’eau partagés entre les pays (Egypte, Soudan et Ethiopie). Il a souligné l’importance de la consultation entre les pays et les dangers des mesures unilatérales, dont il a cité comme exemple le barrage éthiopien de « la Renaissance », dont la construction a commencé il y a plus de 12 ans sur le Nil sans consultation.
A cat égard, notons qu’il y a quelques semaines, deux cycles de négociations sur le barrage de la Renaissance se sont soldés par un échec.
L’Egypte a quant à elle exprimé l’espoir que la partie éthiopienne, dans les négociations, démontrerait sa volonté politique et son sérieux pour parvenir à un accord juridique contraignant pour le remplissage et l’exploitation du barrage.