Dans son insondable idiotie, le président ukrainien Zelenski vient de se ridiculiser en allant chercher Dieu sait où cette incongruité : « C’est la Russie qui est derrière la guerre de Gaza, pour détourner l’attention du monde de la guerre d’Ukraine ». Une telle aberration est significative de l’état de stress profond dans lequel se trouve le président ukrainien.
Non seulement l’attention du monde s’est détournée entièrement depuis le 7 octobre de la guerre d’Ukraine vers celle qui sévit entre le Hamas et Israël; mais l’aide financière et militaire dont bénéficiait l’Ukraine prend désormais la direction d’Israël.
Zelenski est dans le pétrin. Il manque d’argent, d’armement et d’hommes. Selon le professeur Jeffrey Sacks de l’université américaine de Columbia, « l’Ukraine a perdu depuis le début de la guerre des centaines de milliers d’hommes dont 100 000 depuis la désastreuse contre-offensive. De sorte que, même si elle reçoit tout l’armement nécessaire, elle n’a pas d’hommes pour s’en servir. »
Depuis qu’ils ont cédé aux pressions de Washington et Londres qui les ont sommés de ne pas appliquer l’accord signé à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne au tout début de la guerre, Zelenski et son entourage ne font que collecter les échecs, constater l’étendue des dégâts et compter les morts.
Maintenant que l’attention du monde est focalisée sur les atrocités israéliennes à Gaza et que les Américains lui ont fait comprendre qu’ils ont d’autres chats à fouetter au Proche-Orient, Zelenski a peut-être le loisir de méditer sur le drame inextricable dans lequel se trouve son pays du fait de son acquiescement aveugle à servir de pion dans la stratégie anglo-américaine d’encercler la Russie et de la déstabiliser.
Zelenski a peut-être tout le loisir de méditer sur les innombrables déclarations faites par les responsables britanniques et américains autour de la nécessité pour eux d’affaiblir la Russie, de détruire son économie et de la déstabiliser. De telles affirmations répétées avec insistance à Londres et Washington depuis le déclenchement de la guerre auraient dû mettre la puce à l’oreille des Ukrainiens que la Maison blanche et le 10 Downing Street, loin de se soucier du moindre intérêt de l’Ukraine et des habitants, étaient plutôt en train de les utiliser comme chair à canon dans l’objectif non dissimulé de voir Poutine renversé et la Russie déstabilisée.
Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler ce qu’a dit Biden au début de la guerre : « Pour l’amour de Dieu, ce type (Poutine) ne doit pas se maintenir au pouvoir ». Ou encore son ministre de la Défense, Lloyd Austin qui, à maintes reprises, a exprimé son désir de « voir la Russie affaiblie ».
Mais si Zelenski et ses hommes avaient quelque doute à ce sujet, les choses auraient dû être claires pour eux au moment de la planification de la contre-offensive. Celle-ci, rappelons-nous, a été ajournée à plusieurs reprises par les responsables politiques et militaires ukrainiens pour cause de fortes défenses russes et de faibles moyens ukrainiens pour les franchir. Mais comme ce sont les Ukrainiens et non les Américains ou les Britanniques qui devaient faire face à la mort au front, Washington et Londres ont mis toute la pression sur Zelenski pour qu’il ordonne la contre-offensive qu’il a longtemps ajournée.
Le président ukrainien s’est soumis avec les résultats désastreux que l’on sait : 100 000 soldats ukrainiens morts, sans compter les blessés; la moitié de l’armement, des tanks et des blindés fournis par l’Occident sont transformés en ferraille calcinée; des défenses russes plus solides encore; en un mot, la Russie est plus forte et l’Ukraine plus faible qu’avant la contre-offensive.
Maintenant que les Américains sont sous le choc de voir Israël, leur plus précieux allié, affaibli, humilié et honni dans les quatre coins du monde, ils se sont subitement et sans état d’âme détournés de l’Ukraine. Ils n’ont plus de temps à passer avec Zelenski, ni d’armement et d’argent à lui donner.
Car, la perfide Amérique est très besogneuse ces temps-ci à installer ses porte-avions au large d’Israël au cas où; à financer et armer le plus important allié proche-oriental; à empêcher par son véto, contre l’avis du monde entier, toute trêve malgré la tournure génocidaire prise par la guerre de Gaza…
Pour revenir à ce pauvre Zelenski, il devrait méditer aussi ce qu’a dit un jour Henry Kissinger : « Etre l’ennemi des Etats-Unis est dangereux, mais être leur ami est fatal. » Une vérité dont beaucoup avant le président ukrainien en ont fait l’amère expérience.