La présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Neila Zoghlami, est intervenue sur les ondes de Mosaïque FM pour commenter la peine prononcée à l’encontre du policier qui a assassiné son épouse Refka Cherni en 2021.
Refka Cherni a perdu la vie à la suite de cinq tirs provenant de l’arme de service de son mari. Cet acte de féminicide avait suscité une vive émotion au sein de l’opinion publique. La tragédie s’est déroulée le 9 mai 2021 dans une localité du gouvernorat du Kef, deux jours seulement après que la jeune femme a retiré une plainte pour violence conjugale contre son époux.
Les organisations de défense des droits des femmes avaient vivement condamné les pressions exercées sur la victime pour qu’elle retire sa plainte.
Le 8 novembre 2023, le tribunal de première instance du Kef a condamné l’époux de Refka Cherni à une peine de trente ans d’emprisonnement.
Selon Neila Zoghlami, l’ATFD envisage de contester cette décision afin de demander une peine plus sévère dans le but de dissuader les actes criminels. Elle veut une condamnation à vie pour le mari de Refka Cherni, et ce sans qu’il puisse bénéficier de grâce.
L’association prévoit également de plaider en faveur d’une loi complémentaire interdisant aux meurtriers de conjoints de bénéficier de remises de peine, les obligeant ainsi à purger l’intégralité de leur condamnation.
Neila Zoghlami considère que tout le monde n’est pas concerné par la dissuasion. Elle a évoqué le cas d’une femme qui s’était évanouie durant le procès. Son père, sa mère et sa sœur ont été assassinés par le fiancé de cette dernière quand elle lui a annoncé sa décision de rompre.
L’assassin, un policier, a été condamné à 20 ans de prison et a bénéficié d’une grâce présidentielle après 10 ans. Il a refait sa vie et a même ouvert son propre café.