L’économiste et chargé des études au sein du FTDES, Abdeljelil Bedoui a considéré que l’année 2023 a permis de prouver que compter sur soi était possible, malgré la difficulté de cette approche qui nécessite des mesures audacieuses et des réformes importantes.
Intervenant à une conférence de presse tenue jeudi au siège du SNJT à Tunis, pour présenter une lecture critique du projet de Loi de Finances 2024, Abdeljelil Bedoui a indiqué que la Tunisie est parvenue à rembourser 81% du total du service de la dette extérieure arrivé à échéance fin octobre 2023, malgré la difficulté de sortir sur les marchés financiers internationaux en raison de la non conclusion d’un accord avec le FMI et « l’état de siège injuste » entretenu par le fonds et le groupe de Deauville à l’encontre de la Tunisie.
Et de préciser que « la Tunisie est parvenue à honorer ses engagements intérieurs tels que le paiement des salaires et des pensions de retraite à temps et à assurer la disponibilité des produits de base malgré la difficulté d’en assurer un approvisionnement régulier ». Il a encore, évoqué « la garantie de la pérennité des services sociaux de base (santé, éducation, transport…), même si la qualité n’était pas au rendez-vous ».
Il a avancé qu’ et l’orienter selon les choix et les ambitions nationaux et non selon les diktats des parties étrangères. « Ces dernières se soucient de servir leurs intérêts immédiats sous couvert de partenariat et de coopération dans le cadre d’accords qui consacrent les relations de domination et de chantage et utilisent l’endettement comme moyen de pression pour arriver à leurs fins ».
L’austérité rime avec les recommandations du FMI
« Le projet du budget 2024, à l’instar des budgets précédents, s’inscrit dans le cadre d’une politique d’austérité qui s’aligne sur les conditions du FMI, même si le rythme des réformes est moins soutenu que celui préconisé par le fonds».« Cette démarche se justifie par une volonté claire d’éviter une plus grande détérioration de la situation sociale qui reste très fragile et préoccupante », a t-il relevé.
« Le Budget de l’année prochaine cible essentiellement, la garantie des équilibres financiers pour réduire le déficit budgétaire, en se basant toutefois, de manière excessive sur les ressources d’emprunt notamment extérieures », a-t-il souligné relevant que les sources d’emprunt restent pour la plupart non définies. Il a préconisé de compter sur soi dans le cadre d’une démarche de développement volontariste, en œuvrant à réaliser l’intégration régionale horizontale pour améliorer la capacité de négociation avec les pays du nord.
Bedoui a appelé « à instaurer un modèle de développement alternatif et de mettre en place un cadre de référence pour les négociations avec les partenaires étrangers. Il s’agit de reprendre l’initiative et de proposer des partenariats basés sur nos choix stratégiques. Avec cette démarche, la Tunisie ne sera plus une base arrière destinée à servir les intérêts des occidentaux».
Avec TAP