L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, tard dans la soirée de vendredi, le budget du ministère de la Santé pour l’exercice 2024, avec 100 voix pour, 24 contre et 8 abstentions.
Le budget du ministère de la Santé pour l’année 2024 a été fixé à près de 3,93 milliards de dinars contre 3,66 milliards de dinars dans la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2023. Ce budget est considéré comme étant le plus élevé, après les budgets des ministères de l’Education, de l’Industrie, de l’Intérieur et de la Défense. Il représente 5,5% du projet de budget général de l’Etat au titre de l’année 2024.
Le budget du ministère de la Santé 2024 prévoit des dépenses d’investissement d’une valeur de 582,2 MD pour les projets et programmes répartis entre les projets en cours de réalisation (416,6 MD) et les nouveaux projets (165,6 MD).
Dans sa réponse aux interventions des députés lors d’une séance plénière tenue au siège du parlement au Bardo sous la présidence du président de l’ARP, Brahim Bouderbala, le ministre Ali Mrabet a souligné le souci de son département de rapprocher les services de santé des citoyens dans les différentes régions du pays, faisant savoir que le projet de budget pour l’année 2024 repose sur une vision prospective visant à promouvoir les prestations de santé, à renforcer la prévention sanitaire ainsi que l’accès équitable aux services de santé. Il s’agit, également, de fournir des services de santé sûrs et de qualité et de faire de la santé un levier de développement.
Il a ajouté que le plan d’action du ministère au titre de 2024 est axé sur quatre volets majeurs, à savoir le renforcement de la protection sanitaire, la promotion de la santé, l’amélioration des prestations de santé, le développement du secteur pharmaceutique et la bonne gouvernance du système de santé.
En réponse aux interventions de certains députés concernant le démarrage de l’activité de l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé, dont la loi y afférente a été publiée au Journal officiel de la République tunisienne (JORT) en juillet 2023, Mrabet a fait savoir que cette agence sera opérationnelle dans les plus brefs délais, indiquant qu’une commission a été chargée d’élaborer les textes réglementaires pour lancer l’activité de cet établissement.
Concernant les interrogations sur les raisons à l’origine du retard accusé dans la construction de l’Hôpital du Roi Salman ben Abdelaziz à Kairouan, le ministre de la Santé a reconnu que certaines difficultés ont entravé la réalisation de ce projet mais qu’il est sur la bonne voie et que le mois d’avril 2024 a été fixé pour choisir le promoteur immobilier.
Il a mis l’accent sur l’importance de ce projet qui permettra de rapprocher les services de santé des habitants de la région, soulignant qu’il comporte 500 lits, 16 salles d’opération et un service de grands brûlés. Ce projet est financé, a-t-il dit, par le Fonds saoudien pour le développement, dans le cadre d’un accord de don d’une valeur de 85 millions de dollars.
D’autre part, le ministre de la Santé s’est engagé à doter les différentes structures sanitaires de première ligne d’équipements et de ressources humaines nécessaires dans les limites du budget de 2024, faisant savoir que le ministère recevra, au milieu de l’année 2024, de nombreux équipements médicaux dans le cadre du programme d’appui au secteur de la santé en Tunisie « Essaha Aziza » financé par l’Union européenne.
Il a ajouté que le ministère oeuvrera, en 2024, a renforcer le budget des diverses structures publiques de santé, notamment dans le domaine de la maintenance et de la fourniture d’équipements médicaux nécessaires, en axant les efforts sur la gouvernance du système de santé, le renforcement de la formation et de l’investissement dans le numérique, la consolidation de la coordination entre toutes les parties prenantes, que ce soit au niveau des directions centrales ou régionales.
Le ministre de la Santé s’est engagé à trouver des solutions pour accélérer l’achèvement des projets bloqués dans les régions dans les meilleurs délais, tout en oeuvrant à assurer l’approvisionnement en médicaments, notamment à travers la fourniture des liquidités à la Pharmacie centrale.
Il a expliqué le faible budget alloué au ministère de la Santé au regard de l’ampleur des missions qui lui sont confiées par la pression financière publique, estimant que la programmation de trois mille recrutements au cours de 2024 constitue une importante réalisation au vu des conditions économiques actuelles, même si ce nombre est insuffisant pour répondre aux besoins du secteur.
Par ailleurs, le ministre de la Santé a indiqué que le président de la République a ordonné l’élaboration d’un projet de loi relatif au traitement et à la prise en charge des toxicomanes qui sera soumis à l’Assemblée des représentants du peuple.
Les députés se sont attardés dans l’examen du projet de budget du ministère de la Santé pour l’exercice 2024 par rapport aux autres départements. Certains ont critiqué la prestation du ministre en raison de « la détérioration des services de santé et du blocage de plusieurs projets ».
Avec TAP