Le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’aura pas de solution purement militaire, pense Charles Brown Jr., président de l’état-major interarmées américain.
Lors de sa comparution, samedi 2 décembre 2023, au Forum Reagan de la défense nationale à Simi Valley, en Californie, M. Brown a été interrogé sur l’issue possible des combats en Ukraine – s’ils se termineraient avec les partisans de Kiev « reprenant tout ce qu’ils aimeraient récupérer », ou avec « une autre sorte de trêve négociée avec [le président russe Vladimir] Poutine ».
Le général américain a répondu en affirmant que « tout conflit militaire ne pouvait pas être résolu complètement par des moyens militaires. Cela aboutit à une solution diplomatique. Vous savez, je ne peux pas prédire comment cela va se terminer; mais je pense que nous [les États-Unis] pouvons contribuer à le façonner en continuant à soutenir l’Ukraine, en lui fournissant des capacités », a-t-il souligné.
M. Brown, devenu le 1er octobre le plus haut gradé de l’armée américaine en remplacement de Mark Milley, a ajouté qu’il communiquait avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaluzhny, « sur une base assez régulière ».
En outre, il précise que le soutien de Washington à Kiev est « important. En partie parce que la Russie est l’un de nos défis énoncés dans les stratégies [américaines] de sécurité nationale et de défense nationale. Et le travail que nous devons faire là-bas est important pour parvenir à une meilleure situation à long terme ».
Pour sa part, en novembre, M. Zaluzhny déclarait déjà que la situation sur la ligne de front était devenue une « impasse ». De même qu’il était peu probable que l’Ukraine parvienne à une percée, à moins qu’un développement technologique surprise ne lui donne un avantage décisif sur la Russie. Le président ukrainien Vladimir Zelensky et d’autres hauts responsables avaient initialement rejeté cette évaluation.
Enfin, vendredi 1er décembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reproché à Kiev et à l’Occident de ne montrer aucun intérêt à une résolution pacifique du conflit. « Il faut être deux pour danser le tango » en diplomatie, mais l’Ukraine et ses soutiens étrangers continuent de s’engager dans le « breakdance en solo », concluait M. Lavrov.