Le président de la République, Kaïs Saïed, ne regarde pas d’un bon œil le travail accompli par Al Karama Holding. A savoir, l’entreprise publique chargée de la gestion et la vente des biens confisqués qui a vu le jour en 2011.
Sans détour, Kaïs Saïed ne manque pas d’accuser cette institution de corruption. « On sent l’odeur de la corruption », a-t-il martelé. Puis, continuant dans le même sillage, il affirme que « cette entité a foulé la dignité ». Il évoquait ainsi Al Karama Holding, lors d’une entretien avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel, le 7 décembre 2023.
Pour étayer ses propos, le président de la République reprend un certain nombre de chiffres. Il pointe du doigt « un responsable de l’organisation qui bénéficiait de cinq voitures de fonction, en plus d’une allocation mensuelle de 1 500 litres de carburant ».
Le président, sans le nommer, cite un « magistrat contractuel qui perçoit un salaire annuel de 462 000 dinars ». D’autres dirigeants touchaient également des sommes considérables par an : « 155 910 dinars, 97 669 dinars, 113 000 dinars, 138 000 dinars, 105 000 dinars, 146 000 dinars et 164 000 dinars », détaille encore le chef de l’Etat.
Kaïs Saïed affirme donc qu’une enquête judiciaire a été ouverte au sujet des agissements au sein de Al Karama Holding. L’enquête portera sur les avantages en nature, les dépassements et la cession des biens confisqués au profit des « lobbys ».
Enfin, le chef de l’Etat indique que la révélation de toutes ses données s’inscrit dans le cadre de la transparence avec le peuple « afin qu’il comprenne le degré de la corruption ».