L’économiste et analyste financier Moez Hadidane a commenté la décision de l’agence de notation Fitch Ratings de maintenir la note souveraine de la Tunisie au niveau “CCC-”.
Dans une intervention téléphonique sur La Matinale de Shems FM, Moez Hadidane a qualifié ce classement de mauvais, plaçant ainsi l’Etat tunisien parmi les pays à haut risque. Il a expliqué que le maintien de ce classement est principalement lié aux besoins de financement du budget pour l’année 2024, qui demeurent élevés, soulignant la difficulté de mobiliser les crédits nécessaires pour couvrir ces besoins.
M. Hadidane a remarqué que, compte tenu des niveaux élevés de la dette extérieure, l’Etat fera face à d’importantes pressions pour rembourser ses dettes. Il a ajouté que l’évaluation réalisée par l’agence Fitch Ratings est « objective ». Etant donné que l’Etat fait face à d’énormes pressions financières et qu’il a été stipulé dans la loi de finances qu’il empruntera 16 milliards de dinars à l’étranger, une tâche qui sera extrêmement difficile, compte tenu des dépenses à couvrir.
Il convient de rappeler que l’agence de notation Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur (IDR) à long terme en devises étrangères de la Tunisie à “CCC-” en date du 9 décembre 2023. Selon le communiqué de l’agence de notation, cette note “CCC-” comprend le risque de financement élevé, réserves résistantes. La note “CCC-” de la Tunisie reflète donc l’incertitude accrue quant à la capacité du gouvernement à faire face à ses importants besoins de financement budgétaire – revus à la hausse en l’absence de progrès sur les réformes clés des subventions – et à l’augmentation des échéances de la dette. Dans son communiqué, Fitch souligne : « Un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) est peu probable en 2024 […] Nous prévoyons des besoins financiers à 16 % du PIB ou plus par an pour la période 2023-2025. Il semble ainsi, que la situation demeure critique.