A Gauche comme à Droite, le monde politique français pleure la disparition, à l’âge de 98 ans, mercredi 27 décembre 2023, de Jacques Delors, architecte de la construction européenne et considéré à juste titre comme le « père de l’Euro ».
L’annonce a été faite par sa fille, Martine Aubry, la maire de Lille. Dans la foulée, Emmanuel Macron, le président français, regrette « la disparition d’un inépuisable artisan de notre Europe », et salue « son engagement, son idéal et sa droiture ». Il fut président de la Commission européenne de 1985 à 1995.
Jacques Delors aura justement marqué l’Europe lors de sa présidence. Mais en France, on retiendra surtout de lui d’avoir refusé de se porter candidat à l’élection présidentielle française de 1995 alors que les sondages lui étaient très favorables.
Et voilà ce qu’il avait déclaré sur le plateau de « 7 sur 7 » d’Anne Sinclair, le 11 décembre 1994 : « J’ai décidé de ne pas être candidat à la présidence de la République. C’est trop important », rappelle francetvinfo.fr. Stupeur à Gauche.
Et d’expliquer son choix de ne pas se présenter : « Je vais atteindre 70 ans, je travaille sans relâche depuis 50 ans et il est plus raisonnable, dans ces conditions, d’envisager un mode de vie plus équilibré entre la réflexion et l’action », avait-il déclaré, ses yeux bleus tombants face à la caméra.
François Hollande souligne, pour sa part, que « Jacques Delors était la référence de la social-démocratie à la française. Malgré son renoncement, il a réussi à remettre la gauche en mouvement dans un moment où elle était très en difficulté ».
A rappeler au passage que ce dernier, après avoir rempli un premier mandat comme président de la France, avait renoncé à se représenter pour un second mandat. Même si les sondages ne lui étaient favorables, personne n’est en mesure de dire s’il allait ou non remporter l’élection de 2017.
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, souligne que Jacques Delors fut l’« incarnation de l’Europe et un grand homme d’Etat ».
François Bayrou loue en Jacques Delors, « la vision du monde qui était la sienne et la qualité de ses engagements centrés autour d’une certaine idée de l’Europe et d’une société de dialogue et de confiance, d’une économie qui n’oubliait pas le social, lui donnaient une place et une autorité uniques ».
De son côté, Olaf Scholz, le chancelier allemand, parle d’un « visionnaire qui a défendu l’intégration européenne comme aucun autre, architecte de l’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui ».
Ursula von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission européenne, dira que « l’œuvre de sa vie est une Union européenne unie, dynamique et prospère… ».
Quant au président du Conseil européen, Charles Michel, il salue lui aussi un « grand Français et grand Européen, entré dans l’histoire comme l’un des bâtisseurs de notre Europe ».