C’est une affirmation qui froid dans le dos : un élève tunisien sur 3 ne sait pas lire, et trois élèves sur quatre manquent de compétences en mathématiques. C’est ce qu’affirme le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en Tunisie, Michel Le Pechoux.
Selon lui, un élève sur trois âgé de 7 à 14 ans ne possède pas les compétences de base en matière de lecture, tandis que trois élèves sur quatre manquent de compétences en mathématiques.
Dans une interview accordée à la TAP, le responsable onusien estime que le développement de l’éducation en Tunisie constitue l’un des problèmes les plus pressants compte tenu de l’intérêt majeur accordé par la famille, la société et l’Etat à l’enseignement, affirmant que le bureau de l’UNICEF en Tunisie est prêt à travailler de concert avec le Conseil supérieur de l’éducation en gestation.
Il a indiqué que 28% des élèves du même groupe d’âge ne maîtrisent pas la fluidité en lecture, tandis que 75% de l’ensemble des élèves manquent de compétences de base en mathématiques et que le taux annuel de décrochage scolaire se situe entre 60 et 100 mille élèves.
Il a souligné que le nombre de décrocheurs scolaires qui ont quitté le système scolaire sans qualification, qui ne bénéficient d’aucune formation professionnelle et qui sont au chômage s’élève à 30 000. Ils représentent la moitié des décrocheurs, a-t-il dit.
Michel Le Pechoux a ajouté que seulement 4 mille élève ont bénéficié du programme de la deuxième chance initié par le gouvernement tunisien et soutenu par l’UNICEF pour favoriser la réintégration des décrocheurs dans le système éducatif ou de formation professionnelle, soulignant que 12 mille élèves ont bénéficié de cours de sensibilisation destinés à les dissuader de l’idée d’abandonner leurs études.
L’UNICEF travaille avec les ministères de l’Education, de la Formation professionnelle et des Affaires sociales, et apporte un soutien technique, financier et pédagogique afin de lancer l’école de la deuxième chance dans les gouvernorats de Kairouan et de Gabès, ajoute-t-il.
Le Pechoux rappelle également que l’UNICEF, qui a soutenu le lancement du Projet de l’école de la deuxième chance à Bab El Khadra à Tunis, est un partenaire de longue date de la Tunisie dans le domaine du développement de l’éducation, notant que la promotion de l’éducation ne se limite pas à la Tunisie, mais concerne la plupart des pays.
Enfin, il souligne que la baisse du niveau scolaire en Tunisie remonte à une vingtaine d’années malgré les investissements importants dans l’éducation, ajoutant que l’UNICEF travaille en coordination avec le gouvernement tunisien pour créer davantage de centres d’école de la deuxième chance dans le but d’accueillir ceux qui ont abandonné l’école, de les former et d’atténuer ce qu’il a décrit comme « l’hémorragie de l’abandon scolaire ».
Avec TAP