Au cours de la dernière décennie, le secteur du capital investissement en Tunisie a enregistré une croissance significative, atteignant un montant total investi de 3 466 millions de dinars. Cette expansion démontre la dynamique positive et le rôle clé du capital investissement dans le développement des entreprises et de l’innovation. À la fin de 2022, l’encours des capitaux levés a atteint 4,5 milliards de dinars, illustrant la confiance croissante des investisseurs et créant un environnement propice à de nouvelles opportunités d’investissement.
La Caisse des dépôts et consignations (CDC) émerge comme un acteur stratégique dans ce paysage, jouant un rôle déterminant en tant que bras financier de l’État. Avec des souscriptions totalisant 446 millions de dinars, la CDC a contribué significativement à la création d’entreprises et au renforcement du tissu économique.
Néjia Gharbi, directrice générale de la CDC, a souligné, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, qu’après 10 ans d’activité, le secteur du capital investissement en Tunisie a atteint une certaine maturité. Elle a mis en avant l’évolution significative des opérateurs sur le marché, englobant les Sicar, les fonds d’investissement, les holdings et les investisseurs, tant au niveau local qu’en termes de volume d’investissement. Ce dernier a connu une croissance notable, passant de 900 millions de dinars en 2012 à près de 10 milliards de dinars au niveau national.
En abordant les défis à venir, Néjia Gharbi a souligné que le principal objectif de la CDC est de répondre aux besoins des PME. La stratégie consiste à identifier ces besoins, en particulier dans les régions, en créant des outils tels que le Fonds Relais et la ligne Fades dédiée à la restructuration. Elle a souligné que la CDC agit en tant qu’acteur public contracyclique, adaptant ses interventions pour répondre aux besoins spécifiques des PME, notamment en période de crise.
La CDC a également lancé des initiatives novatrices, telles que le Fonds d’accompagnement et de développement des entreprises sociales, le Fonds Impact ciblant 100 millions de dinars. Ce fonds vise à soutenir des entreprises favorisant la conciliation des aspects financiers, sociaux et environnementaux, renforçant ainsi le développement régional.
Parallèlement, la CDC a mis en place le Fonds Relais, d’une taille cible de 100 millions de dinars, offrant une solution de sortie aux autres fonds d’investissement et une opportunité de développement aux PME résilientes. De plus, la plateforme InnovInvest facilite la levée de fonds en capital grâce à des outils technologiques avancés, offrant une mise en relation efficace entre entreprises et investisseurs.
Dans l’ensemble, la CDC se positionne comme un créateur de valeur, favorisant le développement économique et l’innovation. Alignée sur les politiques d’investissement, elle encourage la croissance durable et s’engage résolument en faveur d’un avenir prospère, mettant en avant le capital investissement comme catalyseur de la dynamisation économique et du renforcement des PME.
Les nouveaux programmes lancés par la CDC
Par ailleurs, Néjia Gharbi met en avant les nouveaux programmes lancés par la CDC, notamment l’appui du Fonds arabe de financement économique et social (FADES) qui a récemment annoncé un nouveau financement destiné à être investi dans des fonds dédiés au soutien d’institutions en difficulté.
L’importance du FADES se manifeste à travers ses objectifs primordiaux, notamment le traitement des dettes des institutions en difficulté et l’amélioration des ressources financières, en particulier le capital. Le projet vise à financer 140 institutions grâce à cette nouvelle ligne de financement. Parallèlement, d’autres fonds affiliés au Fonds de Dépôt et de Consignation, tels que le Fonds Impact, sont activés pour soutenir des projets dans l’ensemble du territoire, en particulier les petites et moyennes entreprises ayant des besoins de financement limités à 1 million de dinars, tout en promouvant le développement durable et les aspects environnemental et social.
Il convient de noter que la Banque mondiale participe au financement de projets dans les régions de Kasserine et Sidi Bouzid, avec des négociations en phase finale. Les investissements sont prévus pour le second semestre de 2024, et les dossiers seront examinés au cours du premier semestre de cette année.