L’inflation devrait encore baisser en 2024, maintenant la tendance baissière des derniers mois, a déclaré, vendredi 26 janvier, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, tout en précisant que l’institution attendra de voir des preuves crédibles démontrant qu’elle se rapproche de son objectif de 2% avant d’entamer des discussions sur un taux d’inflation de 2% et des baisses des taux d’intérêt.
« Le Conseil des gouverneurs de la BCE reconnaît qu’il est prématuré de commencer à parler de baisse des taux d’intérêt », a déclaré Lagarde lors d’une conférence de presse après les décisions de politique monétaire de la banque. « Nous n’agirons pas sur une base calendaire », a-t-elle ajouté, faisant référence à ses précédentes déclarations sur la possibilité que les réductions aient lieu cet été. « Nous continuerons à nous fier aux preuves reçues ».
La présidente de la BCE a également souligné les risques à la hausse pour l’inflation, soulignant les tensions au Moyen-Orient et les nouvelles perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
« À l’inverse, l’inflation pourrait surprendre à la baisse si la politique monétaire freinait la demande plus que prévu ou si l’environnement économique dans le reste du monde se détériorait de manière inattendue. En outre, l’inflation pourrait diminuer plus rapidement à court terme si les prix de l’énergie évoluent conformément à l’évolution des prix de l’énergie. « Le récent changement à la baisse des attentes du marché concernant l’évolution future des prix du pétrole et du gaz », a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte, la présidente de la BCE a réitéré l’évaluation de la banque selon laquelle ses taux directeurs se situent à des niveaux qui, s’ils sont maintenus pendant une période suffisamment longue, apporteront une contribution significative à l’objectif de 2%.
« Nous continuerons à adopter une approche fondée sur des preuves », a-t-elle déclaré. « Nos décisions en matière de taux d’intérêt seront basées sur notre évaluation des perspectives d’inflation à la lumière des nouvelles données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire ».
Pour l’économie de la zone euro, la présidente de la BCE a déclaré qu’elle risquait de stagner au dernier trimestre 2023, tandis que les données suggèrent qu’elle resterait faible à court terme. Toutefois, certains indicateurs pointent vers une reprise de la croissance à plus long terme.
Le marché du travail est resté solide, mais la demande de main-d’œuvre ralentit, avec moins de postes vacants annoncés, a-t-elle noté.
D’une manière générale, les risques pesant sur la croissance économique restent orientés à la baisse, selon le rapport. « La croissance pourrait être plus faible si l’impact de la politique monétaire s’avérait plus fort que prévu. Une économie mondiale plus faible ou un nouveau ralentissement du commerce mondial pèserait également sur la croissance. »