L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a adopté de nouvelles règles visant à faciliter le commerce des services entre plus de 70 pays membres. C’est ce qu’a annoncé, mardi 27 février 2024, le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.
Malgré les objections initiales de l’Inde et de l’Afrique du Sud, cet accord historique devrait contribuer à réduire les coûts du commerce mondial des services de plus de 119 milliards de dollars chaque année. Simplifiant ainsi les mécanismes administratifs et les règles techniques, indique un communiqué de l’Union européenne.
Lors de la treizième Conférence ministérielle de l’OMC à Abou Dhabi, M. Dombrovskis a insisté sur les défis rencontrés pour parvenir à cet accord. Et ce, en affirmant que « l’intégrer dans l’Organisation mondiale du commerce n’était pas facile ». Malgré l’opposition initiale de deux membres non nommés, l’esprit de compromis a finalement permis de surmonter les obstacles.
De son côté, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a exprimé sa gratitude envers l’Inde et l’Afrique du Sud pour avoir trouvé un terrain d’entente. Avec les exportations mondiales de services estimées à plus de 6 500 milliards de dollars, représentant 23 % du commerce mondial total, cet accord s’applique aux 71 États membres signataires, soit 92 % du commerce mondial des services.
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Bien que la Chine, les États-Unis et l’Union européenne figurent parmi les signataires, l’Inde et l’Afrique du Sud n’ont pas apposé leur signature. Cependant, les entreprises des États membres non signataires pourront également bénéficier de cet accord.
Manuel Tovar, ministre costaricain du Commerce extérieur, a qualifié cet accord d' »étape importante ». En effet, il estime qu’il s’agit du premier résultat significatif dans le domaine des services depuis plus de 25 ans pour l’OMC. Les négociations sur la pêche et l’agriculture sont également en cours, mais leur issue reste incertaine.
Concernant la question agricole, les attentes d’avancées significatives sont minces. Cependant, Mme Okonjo-Iweala a appelé à une conclusion rapide pour créer une plateforme pour de futures discussions. Edwini Kissie, directeur du Département de l’agriculture de l’OMC, a souligné l’importance de résoudre la question du stock général de denrées alimentaires pour garantir la sécurité alimentaire mondiale.
Malgré les défis persistants, de nombreux observateurs estiment que cet accord sur les services constitue un pas dans la bonne direction pour le commerce mondial. Les prochaines étapes impliqueront la ratification par un nombre suffisant de pays pour que l’accord entre en vigueur.