Les alliés occidentaux recherchent des options « viables » pour exproprier les fonds russes gelés. C’est ce qu’a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Les États-Unis et leurs partenaires continuent de chercher une justification juridique « solide » pour étayer leurs projets de confiscation des actifs russes à l’étranger, a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, jeudi 29 février 2024.
Yellen a souligné qu’une telle démarche nécessiterait une base juridique robuste, à la suite d’une réunion des ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20) au Brésil, au cours de laquelle aucun accord n’a été conclu pour aider Kiev en utilisant des fonds russes.
Malgré les réserves de certains pays de l’UE quant à la saisie d’actifs, Yellen a mentionné qu’il existe des moyens d’utiliser les 300 milliards de dollars appartenant à la Banque centrale russe, tels que les utiliser comme garantie pour des prêts. Elle a également évoqué une nouvelle proposition d’émission d’un prêt syndiqué, qu’elle a qualifiée d’ »option intéressante ».
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« Des questions juridiques complexes se posent ici. Nous convenons que tout ce que nous entreprenons doit reposer sur une solide justification juridique internationale, ainsi que nationale », a affirmé Yellen.
Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont fait pression pour une confiscation directe de ces fonds, l’UE a mis en garde contre les implications juridiques et financières d’une telle décision.
Lors de la réunion à Sao Paulo, la France, l’Allemagne et la Banque centrale européenne (BCE) ont exprimé de vives préoccupations quant aux possibles conséquences sur la stabilité financière et la confiance dans l’euro en tant que monnaie de réserve. Certains soutiennent également qu’une telle décision créerait un précédent, incitant d’autres pays à éviter de détenir leurs réserves en devises occidentales par crainte de sanctions similaires.
Tout en reconnaissant l’importance de ne pas mettre en danger le travail d’Euroclear, qui détient la plupart des fonds souverains russes, Yellen a lancé un défi au bloc européen pour qu’il contribue à développer des solutions alternatives recherchées par les dirigeants du G7 en vue de leur sommet de juin en Italie.
Moscou a averti qu’elle réagirait de manière similaire si l’Occident mettait en œuvre ses menaces de confisquer les actifs russes. Dans une récente interview, le ministre russe des Finances, Anton Siluanov, a souligné que les États occidentaux possèdent eux-mêmes des actifs équivalents en Russie, qui pourraient être mis en péril si les fonds gelés russes étaient exploités.