L’horrible attaque terroriste perpétrée le vendredi 22 mars, lors d’un concert au Crocus City Hall contigu à un grand Centre commercial de la banlieue de Moscou, a fait près de 140 victimes, et le bilan continue de s’alourdir compte tenu de la gravité des blessures et des brûlures subies par les citoyens qui assistaient à un concert dans une salle de spectacle.
Il est le deuxième en gravité après l’attaque terroriste perpétrée par des terroristes tchétchènes le 1er septembre 2004 contre une école de l’Ossétie du Nord ayant fait plus de 350 victimes, dont 186 écoliers.
La spécificité de l’acte terroriste du 22 mars est qu’il intervient au moment où la Russie est en train de multiplier les succès en Ukraine et que celle-ci et ses soutiens occidentaux sont en train d’accumuler les échecs. Est-ce à dire que le régime de Volodymyr Zelensky, enragé par les succès russes et ses échecs, a mis au point une sorte d’action vengeresse sous forme d’une horrible attaque terroriste dévastatrice ?
Pour l’instant, il n’y a aucune preuve tangible pour soutenir cette hypothèse. Les enquêteurs russes sont à pied d’œuvre et dans quelques jours on y verra plus clair. Mais d’ores et déjà, commentateurs et observateurs en Russie et ailleurs ont relevé un certain nombre d’indices qui, s’ils n’établissent pas la responsabilité du régime Zelensky, n’en sont pas moins troublants.
Le premier indice a trait aux mises en garde lancées le 7 mars par Washington et Londres, deux semaines avant l’attaque terroriste, à leurs citoyens en Russie « d’éviter les rassemblements et les lieux de concert ». Cela veut dire que depuis le 7 mars au moins, Américains et Britanniques disposaient de graves informations sur les préparatifs d’une action terroriste contre des cibles civiles en Russie et se sont abstenus de faire passer l’information à Moscou. Le communiqué de l’ambassade russe à Washington est clair à cet égard : « Nous n’avons reçu aucune information des autorités américaines en relation avec des préparatifs d’une action terroriste ».
Le deuxième indice a trait à la célérité avec laquelle Washington a réagi à l’attaque terroriste non pas pour exprimer sa solidarité avec les victimes et leurs familles, mais pour … mettre hors de cause l’Ukraine. Juste après l’attentat, et alors qu’aucune enquête n’a encore été menée, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, a cru devoir affirmer : « L’Ukraine n’est pas impliquée dans l’attaque de Moscou. Et ce que nous savons, est que, en fait, de toute évidence, Daech est responsable de ce qui s’est passé à Moscou ». Cette réaction intervient alors qu’on ne savait encore ni le nombre des victimes, ni le nombre des assaillants ni encore moins leurs commanditaires. Etrange.
Le troisième indice a trait à la revendication de l’attentat par Daech. On sait la violence terrifiante et impitoyable dont est capable cette organisation terroriste. On sait aussi la haine qu’elle nourrit pour la Russie qui avait joué un rôle déterminant dans la défaite du terrorisme en Syrie. Mais le comportement des quatre terroristes arrêtés ne semble dicté ni de près ni de loin par l’idéologie de Daech qui conditionne ses membres à agir non pas pour l’argent, mais pour le martyr et une place au paradis où les vierges les attendent. Or, les quatre terroristes arrêtés ont révélé aux enquêteurs russes qu’ils ont commis leur acte pour l’argent et que, dans leur fuite, ils ont jeté leurs armes par les fenêtres de la voiture, deux éléments aux antipodes avec l’idéologie de Daech qui interdit à ses membres de se faire attraper vivants.
Le quatrième indice est la tentative de fuite des terroristes vers l’Ukraine. Ils ont parcouru 300 kilomètres avant d’être arrêtés pas loin de la frontière ukrainienne. Les observateurs se demandent comment se fait-il que des terroristes originaires du Tadjikistan tentent de fuir en Ukraine, sachant que cette frontière est très étroitement surveillée par l’armée et les services de sécurité russes.
Le cinquième indice a trait à l’un des terroristes du nom de Roustan Agiev, dit Abdallah Chichani. Selon les informations qui commencent à circuler, ce terroriste a combattu avec l’armée ukrainienne. Il faisait partie de la brigade tchétchène « Cheikh Mansour » engagée dès le début de la guerre à côté de l’armée ukrainienne.
Enfin, selon deux anciens analystes de la CIA, Ray Mc Govern et Larry Johnson, « la CIA et le MI6 (les services secrets britanniques) seraient impliqués dans l’attentat de Moscou ». Leur témoignage est disponible sur le site du juge Napolitano « Judging Freedom ».
Mais quoiqu’il en soit et en attendant les résultats de l’enquête des services de sécurité russes, les commanditaires de l’horrible attentat dans la banlieue de Moscou ont accru l’unité du peuple russe autour du président Poutine et renforcé la détermination de celui-ci à réaliser ses objectifs en Ukraine : empêcher ce pays d’être une base de l’OTAN aux portes de la Russie et infliger aux puissances occidentales qui soutiennent le régime de Zelensky une défaite stratégique.