Pour faire face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui s’aggrave de jour en jour, l’Allemagne opte de plus en plus pour le recrutement d’étrangers.
Parmi les secteurs qui souffrent de cette pénurie, il y a la santé et le secteur du numérique. Deux secteurs pour lesquels les Allemands n’ont d’autre choix que de recourir à de la main-d’œuvre qualifiée étrangère. Et c’est une association allemande regroupant plus de 2 000 entreprises de la tech « Bitkom« , qui s’inquiète.
En effet, le journal Die Zeit cite une étude publiée par Bitkom qui souligne que « l’Allemagne, qui souffre déjà d’une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du numérique, manquera d’environ 663 000 experts en informatique d’ici à 2040. Et ce, si les politiques ne prennent pas des mesures adéquates », rapporte Courrier International.
Toujours selon cette étude, pas moins de 1,92 million de postes, essentiellement de programmeurs, d’administrateurs système et autres spécialistes informatiques, doivent être pourvus. Mais problème, l’Allemagne ne peut compter que sur 1,26 million de travailleurs qualifiés pour ces emplois.
Autrement dit, « la différence entre les deux chiffres (1,92 million et 1,26 million…) est problématique », craint Ralf Wintergerst, le président de Bitkom. Et le quotidien allemand d’ajouter que « cette différence pourrait se traduire par une perte de compétitivité, de création de valeur, de croissance et de prospérité. Sans spécialistes en informatique, l’Allemagne gâcherait son avenir numérique ».
Comme solutions à ce problème, Bitkcom propose plusieurs pistes. La première consistera à « attirer plus de jeunes, et notamment de filles, en introduisant des cours obligatoires d’informatique dès le collège. Mais aussi en créant davantage de chaires universitaires pour l’informatique, la numérisation et l’intelligence artificielle. Tout en recrutant des salariés qui ont passé l’âge de la retraite et en facilitant les reconversions professionnelles ».
Cependant, ce sera pas suffisant, il faudra donc recruter assez de personnes, notamment « des talents venant d’autres pays, environ 320 000 travailleurs étrangers. M. Wintergerst ne s’y trompe pas : « Ces gens sont courtisés dans le monde entier. Pour que nous puissions les attirer, l’Allemagne doit rester une société ouverte, tolérante et libre. » Pour ce faire, il appelle à la restructuration des administrations qui gèrent l’immigration en “agences d’accueil” et que l’Allemagne se présente comme une destination pour l’emploi numérique.
Par cet état de fait, nous pensons que les entreprises tunisiennes, publiques et privées confondues, vont se heurter dès demain à un manque d’informaticiens. Et on ne voit pas comment empêcher cette hémorragie, car c’est l’argent qui dictera le choix de chacun!