Trois lettres pour 60 années d’existence. F comme Fédération, T comme tunisienne. H comme hôtellerie. Le tout comme Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), qui a vu le jour en 1964, héritière du « Syndicat des Hôteliers de Tunisie », avec pour secrétaire général Charles Monge – propriétaire de l’hôtel La Maison Dorée.
Autrement dit, seulement huit (8) ans après la proclamation de l’indépendance de la Tunisie, en 1956.
D’après certains analystes, cette création montrera si besoin est la voie à la nécessité d’un secteur privé dans le pays.
Ce mercredi 24 avril 2024, la FTH fête cet anniversaire couplé d’une Assemblée générale ordinaire élective, et ce, en toute logique, dans un hôtel aux berges du lac à Tunis.
Notre confrère Khaled Aouij, chargé de l’animation de cette assemblée, n’a pas manqué de souligner qu’“il y avait une génération de bâtisseurs qui se sont regroupés pour travailler ensemble, défendre les intérêts et surtout développer ce nouveau secteur“ qu’est le tourisme.
Poursuivons dans l’histoire de la FTH pour dire que Mokhtar Fakhfakh fut son premier président, et Naceur Malouche, Chedly Fourati, Mohamed Ali Bounemra ses vice-présidents. Elle eut aussi comme trésorier général Massoud Ben Ismail.
Quant aux premiers statuts, ils furent élaborés par une équipe dirigée par Naceur Malouche – à l’époque DGA de la SHTT – et deux cadres de la CTAMA, nous apprend-on.
Pour revenir à l’Assemblée générale élective, Dora Miled, présidente sortante de la FHT, était entourée pour l’occasion du ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, du SG de l’UGTT, Noureddine Tabboubi, du président de l’UTICA, Samir Majoul, et du président de la Commission tourisme, Culture, services et artisanat à l’ARP, Yassine Mami.
Par ailleurs, la fédération n’a pas oublié ceux qui ont œuvré pour la bonne marche du secteur, et leur a donc rendu un vibrant hommage.
Moment émouvant aussi, quand ont commencé à défilé sur l’écran géant de la salle les différentes figures disparues du secteur touristique tunisien.
Cette assemblée élective se tient sous le slogan « Résilience, innovation et cap sur l’avenir pour l’hôtellerie tunisienne ». Pour ce faire, plusieurs hommages ont été rendus des présidents des conseils régionaux du tourisme en reconnaissance de leur travail aussi bien durant le dernier mandat avec son cortège de défis, notamment le Covid-19, que durant les mandats plus antérieurs.
C’est le cas de Narjess Bouasker (présidente de la Fédération régionale de tourisme du Cap Bon – 2020-2023) ; Ridha Taktak (président de la Fédération régionale de tourisme de Mahdia, 2002-2023) ; Moncef Makhlouf (président de la Fédération régionale de tourisme du sud-ouest, 2013-2023) ; Nabil Ben Abdallah (président de la Fédération régionale de tourisme Tabarka/Ain Draham, 1993-2002, et 2013-2023).
Pour revenir à l’AGE proprement dite, celle-ci s’est tenue en présence de Mohamed Moez Belhassine, ministre du Tourisme, de Samir Majoul (président de l’UTICA), Noureddine Tabboubi (SG de l’UGTT), mais aussi du président de la Commission du tourisme, de la culture, des services et des industries traditionnelles à l’Assemblée des représentants du peuple, ainsi que de plusieurs responsables dans diverses structures liées au tourisme et aux présidents des universités professionnelles actives dans le domaine touristique.
Dans son discours à cette occasion, Dora Miled, présidente sortante de la FTH, a souligné que cette session se tient dans un contexte critique traversé par la profession après une série de secousses subies par le tourisme tunisien au cours des dernières années, suivies de la crise du COVID-19…
Elle a mentionné l’engagement de la profession à soutenir les efforts de l’État, que ce soit en fournissant un encadrement médical et paramédical et en fournissant hébergement et subsistance, ou en contribuant à fournir des moyens de protection pour les Tunisiens, malgré les difficultés financières rencontrées par les établissements hôteliers en raison de l’ampleur de la dette et du déclin de l’activité touristique vers notre pays et la perte de marchés stratégiques pour la destination tunisienne.
Mme Miled a expliqué que l’occasion aujourd’hui n’est pas de passer en revue les problèmes auxquels le secteur de l’hôtellerie est confronté, bien qu’ils soient difficiles à résoudre, mais plutôt de se tourner vers l’avenir, l’avenir de la profession dans son ensemble… afin que chacun contribue à la récupération du secteur, qui représente un domaine stratégique vital pour soutenir l’économie nationale et assurer une vie décente pour les acteurs du secteur, tout en garantissant la pérennité de l’emploi, même si la saisonnalité menace de l’étouffer.
Elle a ajouté : « Il est indéniable que l’ouverture de ses dossiers délicats doit être réalisée dans les plus brefs délais afin que nous puissions atteindre ensemble les succès que nous attendons. Entre autres, examiner des solutions radicales aux problèmes d’endettement des établissements hôteliers, restructurer économiquement les hôtels et remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, réviser les législations dépassées et réduire le volume des licences imposées au secteur, sinon les remplacer par des cahiers des charges, pour gagner du temps et de l’énergie ».
Tous les membres du bureau exécutif ont été élus, reste maintenant à savoir qui ils choisiront comme président ou présidente. Et selon certaines indiscrétions, Mme Miled est partie pour se succéder à elle-même.