La valorisation des coproduits issus de l’engraissement du thon rouge, la valorisation des algues en produits de luxe, et la culture de microalgues dans des conteneurs maritimes recyclés, tels sont les trois meilleurs projets lauréats dans le cadre du programme d’entrepreneuriat vert de SwitchMed II dans ses composantes circulaires et bleues.
Le programme SwitchMed, une initiative régionale lancée dans 8 pays de la Méditerranée, dont la Tunisie, vise à renforcer l’écosystème de l’entrepreneuriat durable à l’échelle nationale et régionale. Il met particulièrement l’accent sur le soutien aux entrepreneurs (les Switchers) ainsi qu’aux entreprises qui aspirent à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Hichem Salem, chargé du projet au niveau du centre d’activités régional pour la consommation et la production durables (MEDWAVES), organisme chargé de la mise en œuvre du programme SwitchMed, a indiqué que depuis 2014, l’année de lancement du programme en Tunisie, près d’une centaine de projets en ont bénéficié, précisant que près de 17 projets (dont 15 dans le secteur de l’économie verte et 2 dans le secteur bleu) ont atteint leur phase de maturité. Le reste des projets est en cours d’exécution.
Les entrepreneurs de ces projets (17), dont les trois premiers lauréats ont bénéficié d’un programme d’incubation, un mécanisme développé avec le CITET, partenaire de SwitchMed chargé de sa mise en œuvre en Tunisie, pour leur permettre de développer un plan d’affaires financier vert.
De son côté, Sallouha Bouzgarrou, coordinatrice du programme de l’entrepreneuriat vert de SwitchMed (CITET), a précisé que durant la 2ème phase du projet (2019-2024), près de 120 entrepreneurs ont été formés et 16 ont été incubés, en plus de la formation des formateurs, dont le nombre s’est élevé à 40 à l’échelle centrale et à 80 à l’échelle régionale.
Une enveloppe de 200 mille euros mobilisée par l’Union européenne (UE) a été consacrée à la Tunisie dans le programme SwitchMed dans ses deux phases, a ajouté Bouzgarrou, précisant que le programme a pu renforcer l’écosystème entrepreneurial en Tunisie, entre les secteurs public et privé ainsi que la société civile.
Pour sa part, Khaled Elloumi, universitaire et consultant auprès du CITET pour le programme SwitchMed, a relevé que le programme a abouti à la formation de 60 acteurs de l’écosystème, issus des secteurs privé, public et de la société civile, pour accompagner les entrepreneurs porteurs de projets verts.
« Il s’agit d’un écosystème favorable permettant à tout porteur de projet vert de le transformer en un vrai projet qui réussit aux plans environnemental, social et économique », a-t-il noté.
Pour atteindre cet objectif, nous avons déterminé sept axes stratégiques aidant les jeunes à réaliser leurs projets verts, a-t-il précisé. Ces axes concernent la fourniture par l’État d’un cadre régulateur favorable, la réalisation de grands projets verts ambitieux, l’attribution d’un label vert pour les accompagnateurs, la mise en place d’un système d’information actualisé sur les chiffres de l’entrepreneuriat vert en Tunisie, le financement des projets verts, l’instauration de la culture verte dès le jeune âge, ainsi que la gouvernance, a notamment ajouté la même source.