En ce 1er mai 2024, journée internationale du travail, une ambiance festive règne alors que les membres de l’Union Générale du Travail (UGTT) se sont réunis pour célébrer l’inauguration de leur siège sur la place emblématique Mohamed Ali. L’événement est marqué par un grand rassemblement syndical et une marche nationale au cœur de l’avenue Habib Bourguiba.
Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, a profité de cette occasion pour mettre en lumière la fragilité des indicateurs économiques, les tensions sociales et le déclin de la confiance politique. Il a critiqué les inégalités croissantes et les restrictions à la liberté d’expression, les considérant comme des menaces au processus démocratique.
Il précise dans ce contexte : « Il est nécessaire pour le mouvement syndical en Tunisie et dans le monde de s’adapter afin de ne pas disparaître sous l’emprise du capitalisme, basé sur les valeurs du marché plutôt que sur l’humanité ».
Et de poursuivre: « Malgré les attaques et les campagnes de dénigrement, l’UGTT ne fléchira pas, car sa force réside dans celle de ses travailleurs, dans l’unité de ses structures et dans leurs luttes… Les tempêtes nourrissent en nous l’esprit de résistance ».
Noureddine Taboubi: : »L’UGTT est une force que personne ne peut ignorer »
En outre, le secrétaire général de l »UGTT a souligné que l’UGTT est une force que personne ne peut ignorer, et cette force agit pour obtenir ses droits, en prenant elle-même des mesures si ses demandes légitimes ne sont pas satisfaites. Il a considéré que les décisions impopulaires ont aggravé les problèmes sociaux, en plus de l’augmentation des prix, sous la domination du secteur privé.
Il a affirmé que l’UGTT ne restera pas silencieuse face à ce qu’il a qualifié de « famine du peuple », imputant la responsabilité au gouvernement actuel pour son manque d’écoute et sa prise de décisions unilatérales. Il a ajouté : « L’UGTT est une force, et le refus de répondre aux demandes légitimes de ses travailleurs les poussera à agir. »
Au-delà de l’évaluation politique et économique, Noureddine Taboubi a souligné l’urgence de redresser l’économie. Il insiste sur la nécessité de trouver des solutions au niveau national.
Noureddine Taboubi a également exprimé son incompréhension face aux actions du gouvernement, notamment en ce qui concerne les accords conclus le 6 février 2021 pour résoudre la situation précaire des travailleurs, y compris celle des enseignants suppléants.
Dans un contexte de tensions, l’UGTT considère que le dialogue social est la seule voie pour sortir de la crise économique et politique. Noureddine Taboubi a mis l’accent sur la cause palestinienne.
Après l’inauguration du nouveau siège de l’UGTT, Noureddine Taboubi a déclaré qu’un dialogue national est impossible sans un dialogue social préalable et une volonté de résoudre les problèmes, contrairement à la situation actuelle en Tunisie. Il a dénoncé la répression du mouvement syndical, les transferts arbitraires de syndicalistes et les procès injustes. Il a remis en question la possibilité d’aborder des questions politiques dans un tel climat.
Il a conclu que les principes de l’UGTT sont les mêmes. A savoir la défense des droits sociaux, syndicaux, de la liberté d’expression et d’association.
Enfin, il a insisté sur la nécessité de nettoyer le climat social avant les élections pour assurer une compétition équitable, en concluant que le pouvoir appartient au peuple.