Le Parlement de l’est de la Libye a approuvé, mardi 30 avril, à l’unanimité, le budget de l’année en cours. Et ce, pour une valeur de 90 milliards de dinars libyens (18,5 milliards de dollars); à l’exception d’un poste destiné aux projets de développement.
Le budget est alloué au gouvernement d’Oussama Hammad, basé à Benghazi, arrivé au pouvoir en mars 2023 et allié au commandant militaire Khalifa Haftar, qui contrôle l’est et une grande partie de la région sud de la Libye.
Il existe un gouvernement d’unité nationale distinct basé à Tripoli. Lequel est dirigé par le Premier ministre par intérim Abdelhamid Dbaiba, qui a été nommé dans le cadre d’un processus soutenu par l’ONU en 2021.
Par ailleurs, la députée Aicha Al-Tabalqi a déclaré que le poste des projets de développement avait été exclu du budget. Car « le gouvernement a demandé 30 milliards de dinars pour trois ans, mais le Parlement veut plus de détails sur les projets à approuver ».
Il n’est pas clair si le gouverneur de la Banque centrale de Libye à Tripoli, Al-Seddik Al-Kabir, remettra les fonds au gouvernement de M. Hammad. Elle est la seule institution de dépôt internationalement reconnue pour les revenus pétroliers libyens, qui représentent le revenu économique vital du pays.
En février, Al-Kabir a appelé à la formation d’un nouveau gouvernement unifié et d’un budget national, défiant clairement son ancien allié M. Dbaiba sur les dépenses gouvernementales. De même qu’il a appelé à mettre fin à ce qu’il a décrit comme des dépenses parallèles provenant de sources inconnues.
M. Dbaiba, qui n’est plus reconnu par la Chambre des représentants de Benghazi, s’est engagé à ne pas céder le pouvoir à un nouveau gouvernement sans la tenue d’élections nationales.
Ainsi, le processus politique visant à mettre fin à un conflit vieux de plus de dix ans en Libye a échoué depuis l’échec des élections prévues en décembre 2021, sur fond de désaccords sur l’éligibilité des principaux candidats et sur les lois électorales.
Le différend sur le contrôle des revenus du gouvernement et de l’État, ainsi que sur une solution politique pour mettre fin au chaos violent qui dure depuis des années, menace de ramener la Libye à la division administrative et à la guerre.
D’ailleurs, dans son exposé au Conseil de sécurité ce mois-ci, l’envoyé spécial de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a exhorté les autorités libyennes à « se mettre d’accord rapidement sur un budget national et à remédier de manière décisive aux lacunes importantes ».
En outre, M. Bathily, qui a présenté sa démission au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré : « La situation économique en Libye est devenue extrêmement tendue, au milieu des avertissements de la Banque centrale de Libye concernant une crise de liquidité imminente ».