L’économie mondiale a connu une montée des incertitudes, liée à des événements tels que la crise sanitaire, la multiplication des catastrophes naturelles et les conflits géopolitiques. Ce qui fait que ces perturbations ont fragilisé le tissu économique de nombreux pays. D’ailleurs, cela a impacté différemment leurs résiliences respectives. Les investissements directs étrangers (IDE) constituent une pièce maîtresse dans toutes les économies, dont l’impact devient plus prononcé durant les périodes de fortes incertitudes. En effet, l’attractivité de nouveaux investissements étrangers ainsi que la fidélisation de ceux déjà installés sont parmi les objectifs économiques les plus fondamentaux.
Dans cette optique, l’IACE publie la présente note afin de mettre en lumière la situation des IDE en Tunisie, tout en exposant une comparaison avec les autres pays du monde arabe.
Vulnérabilité économique et investissement étranger
La vulnérabilité économique et financière, ainsi que l’instabilité des perspectives de développement sont des facteurs déterminants pour la perception des investisseurs. Ce qui fait que cela affecte les flux d’investissements étrangers et, par conséquent, la croissance économique. Plus encore, les investissements étrangers sont importants parce que non seulement ils apportent des financements extérieurs, mais aussi parce qu’ils créent des emplois, sans oublier l’amélioration de la productivité et le développement du secteur privé.
Attractivité des investissements en période de fragilité économique
Toutefois, tout au long des périodes de fragilité économique causée par une augmentation des risques et des coûts, il devient plus difficile d’attirer des investissements étrangers. Alors que certains événements récents, comme le plus grand investissement étranger conclu dans la région MENA par le fonds souverain émirati ADQ en Égypte le 26 février 2024, démontrent que même en période de crise, des investissements significatifs peuvent encore être réalisés.
La situation économique de l’Égypte
L’Égypte se trouve actuellement dans une situation économique et financière difficile, avec une détérioration des indicateurs d’endettement public, une dévaluation de la livre égyptienne de plus de 30% par rapport au dollar américain, et une augmentation du taux d’intérêt directeur à 27,25% en mars 2024. Malgré ces défis, l’Égypte a réussi à attirer de nouveaux investissements étrangers, soulignant l’importance de comprendre les fondements et les enjeux des IDE en temps de crise.
Enjeux des IDE en période de crise
L’enjeu des investissements étrangers durant les périodes de vulnérabilité économique se manifeste de deux façons : attirer de nouveaux investissements et retenir ceux déjà existants. Les nouveaux investissements directs étrangers, notamment les investissements greenfields, sont particulièrement significatifs car ils impliquent la création de nouvelles entités économiques, de nouveaux équipements et d’emplois. Les études montrent une corrélation positive entre les investissements greenfields et la croissance économique dans les pays émergents, indiquant que cette forme d’IDE est un indicateur clé de l’attractivité d’un pays.
L’investissement étranger dans le monde
L’attractivité des investissements étrangers est une préoccupation majeure pour les décideurs. Les délocalisations et les fluctuations des IDE reflètent une certaine instabilité de ces investissements, malgré les incitations offertes. En 2022, les IDE mondiaux ont diminué d’environ 12% (Unctad 2023). Selon la Banque mondiale, les cinq pays les plus attractifs pour les IDE en 2022 étaient les États-Unis, la Chine, Singapour, Hong Kong et la France.
Attractivité des pays arabes
En 2022, parmi les pays arabes, l’Égypte, l’Arabie saoudite et Oman se sont démarqués par leur capacité à attirer des IDE, tandis que l’Algérie, le Qatar et la Tunisie ont enregistré une faible attractivité des IDE. Cette situation souligne l’importance pour ces pays de renforcer leur résilience économique et d’améliorer leur environnement d’investissement pour attirer et retenir les investissements étrangers.