Que font des avions militaires russes sur le sol tunisien, comme l’affirme le quotidien italien La Repubblica? En tout état de cause, les Etats-Unis auraient demandé des explications à la Tunisie, rapporte Courrier International qui cite le journal italien.
La Repubblica écrit : « … À l’heure où la Russie et son Africa Corps souhaitent étendre leur emprise sur le continent, les autorités américaines voient ce potentiel rapprochement avec la Tunisie d’un mauvais œil ».
Toujours selon le journal italien, « Washington s’inquiète des activités militaires russes en Tunisie : ces derniers temps, des avions russes auraient ainsi été aperçus à l’aéroport de la petite île de Djerba, proche de la frontière libyenne ». Et le département d’Etat d’affirmer : « Nous demeurons préoccupés par les activités de Wagner, et celles soutenues par la Russie sur le continent africain, qui alimentent les conflits et favorisent l’immigration irrégulière, y compris vers la Tunisie ».
Il faut donc dire que, certes « la nature de cette présence militaire russe en Tunisie n’est pas encore identifiée »; mais néanmoins « les visées russes dans la région sont connues. Elles sont vues comme une menace par le département d’État américain ».
Cette situation inquiète également, comme on peut l’imaginer, Rome dont les relations avec Tunis se sont considérablement renforcées ces derniers temps ; relations dans lesquelles la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, s’est personnellement investie. A dessein, cela dit : « Eviter tout risque lié à l’immigration clandestine… ».
La Repubblica rappelle par ailleurs que « Rome avait […] pesé de tout son poids pour tenter de convaincre le Fonds monétaire international (FMI) d’accorder un prêt de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie […] Un prêt qui n’a cependant pas encore été entériné par le conseil d’administration du FMI ».
Le journal italien se demande si la Tunisie va «… rejoindre le Sud global, cette nouvelle coalition que la Russie et la Chine cherchent à créer pour pervertir le système mondial et ébranler le leadership américain ».
Pour l’heure, rien de tout cela n’est vrai, en tout cas selon l’ambassadeur de Russie en Libye. Ceci dit, on assiste peut-être à une première dans l’histoire : de la fumée sans feu.