L’amendement de l’accord commercial de libre-échange signé entre la Tunisie et la Turquie a permis d’augmenter les exportations tunisiennes vers ce pays de 7,3% et de réduire ses importations (tunisiennes) de 5%, au cours des quatre premiers mois de 2024, a indiqué le directeur de la coopération avec l’Europe au sein du ministère du Commerce et du Développement des exportations, Nabil Arfaoui.
Dans une interview réalisée au studio TV de l’agence TAP, le responsable a souligné que le département du Commerce effectuera une évaluation de cet amendement à la fin de l’année en cours, estimant, toutefois, que ce pas (amendement de l’accord) ne constituera pas la solution pour équilibrer la balance commerciale bilatérale. Il a rappelé que l’accord de libre-échange a entraîné une aggravation inattendue du déficit commercial, ce qui a poussé à identifier des moyens pour l’amender, comme la hausse des droits de douane sur une liste d’intrants importés du marché turc.
La Tunisie a augmenté, dans le cadre de la loi de finances 2024, les droits de douane sur une liste de produits industriels, une mesure qui a contribué à réduire les importations et à alléger le déficit commercial bilatéral avec la Turquie. Ce point fera l’objet d’une évaluation par le ministère du Commerce à la fin de 2024, a-t-il ajouté.
Pour Arfaoui, la révision à la hausse des droits de douane n’est pas la solution. L’important, c’est de renforcer les exportations tunisiennes vers la Turquie, d’autant plus que la qualité des produits tunisiens leur permettra de conquérir le marché turc.
La Tunisie œuvre, à travers l’amendement de l’accord commercial de libre-échange avec la Turquie, à identifier de nouvelles pistes de coopération, dont l’incitation des investissements turcs en Tunisie qui demeurent encore faibles. Il s’agit également d’encourager les touristes turcs à visiter la Tunisie, indique Arfaoui, rappelant que seulement 16 000 touristes turcs ont visité la Tunisie l’année dernière.
Les données relatives au commerce extérieur révèlent une régression du déficit de la balance commerciale bilatérale de la Tunisie avec la Turquie à 951 millions de dinars, au cours des quatre premiers mois de 2024, contre 1 029 millions de dinars durant la même période de 2022.
Répondant à une question relative à l’importance de l’accord de libre-échange tuniso-turc, dans le cadre de la carte des accords régionaux signés par la Tunisie, Arfaoui a expliqué que cette dernière l’a signé en 2005 pour des raisons techniques liées au renforcement des exportations des produits tunisiens vers le marché européen. L’opération d’exportation sur le marché européen exige que les produits répondent aux critères d’appellation d’origine et à la complémentarité industrielle, a-t-il encore précisé.
La Tunisie importe de la Turquie des produits industriels, tels que le textile et les produits électroniques ainsi que les intrants, lesquels seront utilisés dans la production des produits finis et réexportés par la Tunisie sur le marché de l’UE.
De ce fait, la signature de cet accord avec la Turquie a permis à la Tunisie d’exporter des produits, dans les secteurs du textile ou des industries manufacturières, qui répondent aux critères d’appellation d’origine, a-t-il expliqué.
La Tunisie et la Turquie tiendront, le 5 juin 2024, un forum tuniso-turc à Istanbul. L’organisation de ce forum figure parmi les principaux accords issus de l’amendement de l’accord commercial de libre-échange signé en 2005 entre les deux pays.
Avec TAP