On a toujours dit que l’Histoire était écrite par les vainqueurs, et j’ai pu, tout jeune, le subir à mes dépens, à l’époque où nos enseignants français nous répétaient à cœur joie qu’ils nous avaient apporté la civilisation…
À l’école primaire, j’avais appris par cœur les dates de l’Histoire de France en partant de Vercingétorix jusqu’à de Gaulle, en passant par Mirabeau avec toutes les dates célèbres comme 792, 1515, 1789, et j’en oublie…
Il est vrai qu’on nous a enseigné beaucoup de choses et particulièrement la géographie que je trouvais, je l’avoue, ennuyeuse, ses continents, ses fleuves, ses forêts et ses pays. Mais qu’est-ce que j’en avais à faire, alors que je ne connaissais rien sur mon propre pays qui semblait n’avoir aucun passé ou presque, car heureusement qu’un certain Hannibal et ses éléphants étaient passés par là pour qu’on en parle un peu, et j’avais même cru qu’il était français, ce grand monsieur-là !
Le métier, l’expérience et les voyages m’ont ouvert les yeux et permis de comprendre l’importance de la géographie et de son rôle dans la fabrication de l’Histoire, la Vraie avec une grande “Hache“, celle qui met à nu la vraie chronologie des événements subis ou vécus et leurs tenants et aboutissants.
D’ailleurs, la géographie est et reste associée à beaucoup de domaines, particulièrement la climatologie, la géologie – sciences qui en ont joué des tours aux hommes et aux systèmes -, et a aussi entraîné la création du terme géopolitique qui veut tout et ne rien dire…
Et le drame fait que lorsqu’on ne respecte ni la géographie ni la climatologie, on finit par le payer cher d’une manière ou d’une autre, à l’image d’un Napoléon à Waterloo, ou d’un Westmoreland au Vietnam…
À cette climatologie qui, ces temps-ci, semble subir de sérieux changements, s’est alliée la malicieuse géologie qui a fait de telle sorte que les ressources naturelles soient localisées loin des zones réputées être civilisées, à l’image de l’or noir qui a créé le Moyen-Orient, et plus récemment le nickel kanak, l’uranium nigérien et l’or malien …
Et c’est là qu’intervient la géopolitique qui demande du talent, qualité qui semble manquer à certains pays anciens colonisateurs qui, à l’image de la douce France, non seulement n’a rien vu venir et semble ne pas avoir su gérer ses acquis socioéconomiques et voit ainsi son influence se réduire comme peau de chagrin. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de la Manche, la perfide Albion, prévoyante, a su garder des relations viables avec les espaces où elle régnait, et vient de nommer un Premier ministre d’origine asiatique – imaginez un Mohamed à Matignon ! -, et a su tracer des frontières à ses anciennes colonies qui sauvegardent ses intérêts à long terme, à l’image de l’enclave koweïtienne en plein IRAK, ou du tracé de la frontière entre l’Arabie saoudite et le Yémen, qui fait que les puits de pétrole frontaliers soient tous du bon côté…
Faut-il rappeler que l’Occident surpuissant, après avoir vaincu Hitler et Mussolini, se référant à de vagues arguments historiques ancestraux qui remontaient à la crucifixion de Jésus, eut cette idée farfelue de vouloir créer un État à la place d’un pays existant aux frontières hélas mal définies par l’empire ottoman, et ce, pour y regrouper les rescapés juifs des chambres à gaz nazis tout en évacuant de leurs domiciles les indigènes qu’on regroupa sous des tentes à Gaza.
Les frontières… On ne peut parler de géographie et de géopolitique sans parler de ces fameuses frontières : car si leurs tracés sont souvent les conséquences de guerres en Europe où les vainqueurs n’ont pas omis de créer des micro-États, à l’image du Luxembourg, de Monaco, de la principauté d’Andorre, sans oublier le coffre-fort suisse. Par contre, en Afrique, soumise aux fantaisies des toubabs conquérants, le tracé des frontières a fait l’objet d’un charcutage imbécile dicté par un colonialisme absurde et méprisant… Ce qui a créé des situations ubuesques que la géographie n’arrive même pas à expliquer, comme par exemple les limites de la Gambie anglophone qui coupe le Sénégal francophone quasiment en deux, le Sahara occidental, ce no man’s land tourmenté, le Lesotho blotti au sein de l’Afrique du Sud, sans parler de ces lignes droites qui ont fait du tort à des structures sociales ancestrales.
Parler des autres continents comme l’Amérique et ses Indiens, l’Australie et ses aborigènes, et de cette complexe Asie demanderait des pages et des pages.
D’ailleurs, quand on parle d’Asie, on pense d’abord au Vietnam et ensuite à la Chine, et je me suis toujours demandé pourquoi l’empire chinois n’a pas subi de morcellement notable au cours des siècles si ce n’est cette mouche du coche qu’est Taïwan…
Et aujourd’hui l’actualité est dominée par ce qui se passe dans ce bout d’Asie limitrophe de l’Afrique où se livrent, depuis 1948, une guerre sans merci l’histoire et la géographie !
Faut-il rappeler que l’Occident surpuissant, après avoir vaincu Hitler et Mussolini, se référant à de vagues arguments historiques ancestraux qui remontaient à la crucifixion de Jésus, eut cette idée farfelue de vouloir créer un État à la place d’un pays existant aux frontières hélas mal définies par l’empire ottoman, et ce, pour y regrouper les rescapés juifs des chambres à gaz nazis tout en évacuant de leurs domiciles les indigènes qu’on regroupa sous des tentes à Gaza. Par cette action, il a ainsi voulu imposer à la géographie une Histoire taillée sur mesure aux ambitions démesurées de ces puissances colonisatrices et «civilisées», qui se sont construites sur les ruines d’un empire ottoman réduit à «un homme malade» dont le leader de l’époque crut pouvoir rattraper le coche civilisationnel en adoptant l’alphabet latin à la place de sa langue naturelle…
Mais comme l’a si bien décrit Ibn Khaldoun dans les Prolégomènes, et ce, d’une manière prémonitoire sur les phénomènes historiques, les peuples soumis commencèrent à se réveiller, et ce fut d’abord DIEN BIEN PHU, ensuite l‘ALGÉRIE, et les indépendances en série des anciennes colonies d’Afrique jusqu’à NELSON MANDELA qui sortit son pays de l’enfer ségrégationniste, et on revit la géographie essayer de reprendre sa revanche sur le fameux mur de Berlin entre autres.
Beaucoup de ces naissances, dont certaines au forceps, ont créé des pays mal dans leur peau et dans leur majorité peu structurés et fragiles, exposés à une sorte de néocolonialisme sans nom imposé par des organismes nés après 1945, comme le FMI, la WB et tutti quanti. Cette nouvelle problématique historico-géographique entraîna une répartition du monde en chrétiens, musulmans, israéliens, islamistes, sémites, sionistes et antisémites ; découpage qui se sert des réseaux sociaux bouillonnants de rumeurs et de fakes comme caisse de résonance. Et une nouvelle géographie politique créa ainsi les pays communistes, développés, et autres tiers monde. Et après le 11 septembre, les Anglo-Saxons ressortirent de leurs tiroirs l’islamisme qu’on faisait rimer systématiquement avec terrorisme…
Pendant ce temps-là, dans un silence assourdissant, le tigre chinois dévorait discrètement la technologie et construisait son influence BRIKS par BRIKS jusqu’à commencer à faire de l’ombre à un oncle SAM vieillissant et dépassé, voire affaibli par ceux qu’il avait lui-même créés en envoyant aux oubliettes un peuple chassé de ses terres. Je parle de l’État israélien qui se mit à prospérer grâce au soutien actif de ses géniteurs et même de ses voisins enrichis par l’or noir. Mais, et il y a toujours un mais, l’erreur fondamentale de l’oncle SAM et ses acolytes a été de ne pas se conformer au fameux principe de SHERIDAN qui insiste sur le fait qu’«un bon Palestinien est un Indien mort» et ces pauvres bougres virés de leurs maisons n’avaient d’autre chose à faire que de se reproduire sous des tentes de l’UNRWA dressées dans des camps de fortune dans une zone au nom fort suggestif: GAZA.
Et arriva ce qui arriva, et que personne n’avait vu venir tant le Mossad, Tsahal et consorts se sentaient protégés par le Dôme de Fer ! Et au 27 240ème jour de la date de naissance de l’État d’Israël, un phénomène quasiment imprévisible, voire inimaginable vint ébranler les assises d’un pays confortablement installé dans un narcissisme judaïque et accélérer le cours de l’histoire en mettant a nu tous les bricolages opérés depuis le 28 août 1897 à Bâle et une certaine géographie sioniste se mit à chercher à reprendre sa place dans un Moyen-Orient qui dormait sur les ressources naturelles que d’autres découvrirent plus tard et en abusèrent sans aucune mesure avec un mépris souverain pour tous leurs peuples. Mais voilà, et je ne répéterais pas assez, messieurs, quand on veut occuper un terrain, on met en œuvre le principe de Sheridan cité plus haut et on le nettoie bien et intégralement, ce qu’ont bien compris ceux qui avaient éliminé les Indiens en Amérique et les aborigènes en Australie. Regardez aujourd’hui ce qui arrive à la France avec ces Kanaks !
Et peut-on dire rien que par esprit de croisé colonisateur, l’Occident a-t-il autre choix que de soutenir ce massacre ?
Et maintenant au bout de 240 jours, Benjamin et ses acolytes ont voulu rattraper le tir et entreprendre un massacre systématique de cette population indigène même s’il faut sacrifier les otages – qui se sont avérés la meilleure protection de l’action du Hamas – en utilisant des armes fournies essentiellement par le pays qui, lui, avait, quelques siècles plus tôt, éliminé ses Sioux et Cheyennes.
Et peut-on dire rien que par esprit de croisé colonisateur, l’Occident a-t-il autre choix que de soutenir ce massacre ? Car l’échec de Benjamin, c’est celui de l’OCCIDENT et le début de sa fin. Déjà les auteurs s’en donnent à cœur joie à l’image d’Emmanuel Todd, qui vient de publier «la DEFAITE DE L’OCCIDENT», ou un excellent ouvrage écrit par un ancien ambassadeur de France en Israël qui insiste sur «le piège de l’histoire» et avoue qu’il ne voit pas clair dans ce drame qui finira par remodeler la carte de toute la région surtout que c’est la fin de l’ère de l’or noir.
Gilles Kepel parle dans son ouvrage HOLOCAUSTES de «guerre contre l’Occident».
Car il faut l’avouer et être honnête avec soi-même et aussi bien l’histoire que la géographie, la vieille et ridicule solution de deux États est devenue irréalisable vu l’accumulation de tant de haine chez les uns et les autres et la peur au ventre de ces oligarchies moyen-orientales qui s’accommodaient de ce fait accompli et pour lesquelles le terme «démocratie» est intraduisible en arabe et qui risqueraient de subir les effets boomerang de tout ce qui se passe.
Les Benjamins vont reprendre leur errance à travers une terre qui semble leur en vouloir depuis la trahison de Judas, ce que ne souhaitent pas ceux qui comme TRUMP croient fermement que Jésus va revenir sur Terre,
De ce fait,
– soit tous les indigènes doivent être «sheridanisés», ce à quoi Benjamin s’active et le fait bien puisqu’en moins d’une année il a presque réussi en 8 mois à éliminer pratiquement le même nombre de morts et de blessés que celui réalisé par ses prédécesseurs depuis 1948 – presque 150 000 – en utilisant consciencieusement les moyens que ses nombreux alliés lui fournissent mais que voulez-vous qu’il fasse de plus dans ce mouchoir de poche géographique si ce n’est une bombe atomique aux conséquences désastreuses…
– soit tous les Benjamins reprennent leur errance à travers une terre qui semble leur en vouloir depuis la trahison de Judas, ce que ne souhaitent pas ceux qui comme TRUMP croient fermement que Jésus va revenir sur Terre, et cela entraînera une restructuration géostratégique de tout LE Middle East ; cette Terre Maudite qui souffre depuis la nuit des temps et est marquée aussi par un mouvement de rotation perpétuel autour du symbole de l’Islam, religion qui fait peur à toutes les autres par sa lente et sûre progression sur la planète… Mais cela c’est une autre histoire.
À BON ENTENDEUR SALUT
IBTISSEM