Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, a récemment participé au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qui a porté sur le rôle du secteur financier dans la réalisation des objectifs de développement.
A cette occasion, il a souligné l’importance du secteur financier dans la promotion de la croissance mondiale, et mis en lumière la disparité entre les pays riches et les pays en développement.
M. Nouri a mentionné que les pays en développement ne détiennent que 20% des actifs financiers mondiaux, alors que la première place boursière mondiale a une capitalisation de plus de 103 milliards de dollars. Il a également noté que les crédits accordés par les banques au secteur privé dans les pays riches représentaient 144% du PIB en 2021, et que l’épargne des ménages en Europe s’élevait à 35 milliards d’euros.
Le gouverneur de la BCT a exprimé des préoccupations quant aux conditions restrictives imposées par les institutions internationales et les bailleurs de fonds, qui entravent l’accès des pays en développement au financement extérieur. Il a souligné un besoin de financement de 3 900 milliards de dollars pour les pays en développement. Mais il n’a pas manqué de critiquer la vision unilatérale de la croissance promue par le Fonds monétaire international (FMI), en soulignant les défis rencontrés par les pays en développement pour se conformer à ses conditions.
Dans ce cadre, il se demande : « Comment voulez-vous aujourd’hui que mon pays, la Tunisie, soit capable de relever le triple défi de la viabilité de la dette, des impacts climatiques et de la transition énergétique sans avoir un accès aux financements extérieurs ? ».
Pour surmonter ces obstacles, M. Nouri a appelé à la création de richesse et à l’exploration d’alternatives au recours au FMI. Il a remis en question l’exigence d’alignement politique des bailleurs de fonds, soulignant les obstacles posés par les agences de notation dans l’accès aux marchés financiers. En conclusion, il a plaidé en faveur d’une révision des politiques du FMI et d’une approche plus équitable pour permettre aux pays en développement de bénéficier des financements internationaux.