Les représentants de dix pays arabes se sont penchés, les 10 et 11 juin 2024, sur la question de la corruption dans le secteur de l’eau. Et ce, à l’occasion d’une conférence régionale organisée par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement).
Intitulée « L’intégrité du secteur de l’eau dans la région arabe : risques, solutions et rôles des parties prenantes », cette conférence réunit des organismes de lutte contre la corruption, des organes de contrôle financier et administratif, ainsi que des experts régionaux et internationaux, des centres de recherche et des organisations de la société civile.
Elle offre aux participants l’occasion de partager leurs expertises et expériences sur les meilleures politiques et pratiques pour renforcer la transparence, la responsabilité et la prévention de la corruption dans ce secteur crucial. Contribuant ainsi à la réalisation du développement durable.
Transparence
La corruption dans le secteur de l’eau entraîne des coûts sociaux élevés, augmentant les frais des services et réduisant leur qualité, impactant particulièrement les populations économiquement défavorisées. Elle affecte tous les sous-secteurs de l’eau, y compris l’eau potable, l’assainissement, l’irrigation, la gestion des ressources minérales et de l’hydroélectricité.
Les formes de corruption comprennent la collusion, l’emprise politique par l’élite, le détournement de biens publics, la corruption dans les transactions internationales, la manipulation des soumissions d’offres et le népotisme.
« La transparence, le suivi, la surveillance, la responsabilité et la reddition de comptes sont parmi les piliers les plus importants de la gouvernance du secteur de l’eau » a déclaré, à cette occasion, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmoumen Belaati, qui a ajouté que son département œuvre à intégrer ces principes fondamentaux dans les mécanismes et procédures adoptés pour gérer le secteur de l’eau, afin d’améliorer sa performance et d’assurer sa durabilité.
De son côté, la représentante-résidente du PNUD en Tunisie, Céline Moyroud, a précisé que « cette conférence est la première d’une série de conférences régionales que l’organisme onusien tiendra cette année à travers la région pour appuyer les pays arabes dans le renforcement de l’intégration entre les efforts de lutte contre la corruption et les efforts de réalisation du développement durable, par le biais d’approches sectorielles efficaces ayant un impact tangible sur la qualité de services publics et la compétitivité économique ».
Lancement d’un rapport sur la gestion des risques
Le deuxième jour de la conférence verra le lancement d’un rapport sur la gestion des risques de corruption dans le secteur de l’eau en Tunisie, axé sur les avantages financiers et les licences de recherche et d’exploration des eaux souterraines.
Premier du genre et élaboré selon une méthodologie développée par le PNUD, ce rapport vise à améliorer les systèmes de gouvernance du secteur de l’eau en Tunisie.
Les recommandations de la conférence porteront sur le renforcement de l’intégrité du secteur de l’eau et l’établissement des bases pour des programmes de coopération bilatérale et multilatérale entre les pays arabes, le PNUD et les partenaires internationaux.
Elles serviront de base pour améliorer les systèmes de gouvernance du secteur de l’eau dans les pays de la région, conformément aux normes de la Convention des Nations unies contre la corruption…
Karim Chaabane