Le Trésor a réussi, le 11 juin 2024, à mobiliser 1 000 MTND sur le marché local, dans le cadre d’une émission de Bons de Trésor à court terme (BTCT). Le taux moyen pondéré s’est élevé à 8,70 %. Les titres ont une durée de 26 semaines. Ce qui signifie que leur remboursement sera effectué fin 2024.
Pour mettre l’opération dans son cadre, il faut tenir compte que cette sortie lourde entre dans le cadre de la préparation des ressources nécessaires pour rembourser les BTCT 26 semaines 17/06/2024, pour la somme de 1 000 MTND. C’est donc un jeu à somme nulle pour le compte courant du Trésor.
Un jeu à somme nulle
Le calendrier de remboursement des dettes internes pour le mois de juin comporte aussi des BTCT 26 semaines 14/06/2024 pour un montant de 122,3 MTND, le Trésor a lancé une adjudication de BTCT 26 semaines 10/12/2024 pour la somme de 120 MTND. Il reste les BTCT 52 semaines 24/06/2024 pour 960 MTND, et nous pensons qu’il y aura aussi une émission de BTCT du même montant.
Ce qui consolide cet avis, c’est que les grandes échéances ne sont si nombreuses à très court terme. En juillet, il y les BTC 52 semaines 16/07/2024 pour 1 000 MTND. En août, il y 700 MTND à rembourser au titre des BTC 52 semaines 23/08/2024. Le marché peut donc absorber de tels montants, bien que la période soit relativement courte. Le Banque centrale jouera un rôle clé, en fournissant le refinancement nécessaire aux établissements de crédits et en assurant la liquidité dans l’économie d’une manière générale.
Le financement direct exclu?
L’hypothèse que nous venons d’énoncer signifie aussi que le recours au financement direct de la Banque centrale ne serait pas à l’ordre du jour à court terme. Nous sommes au mois de juin et il est clair que les ressources mobilisées par le ministère des Finances parviennent à couvrir les dépenses. Bien évidemment, si nous pouvons confirmer que la situation est sous contrôle, nous ne pouvons pas dire qu’elle est confortable. Loin de cela, il y a toujours une gestion très prudente requise tant que l’accès aux financement externe demeure verrouillé.
Le bon sens pousse le gouvernement à laisser un coussin de sécurité pour la fin de l’année et pour se prémunir contre les imprévus qui peuvent émerger à tout moment. L’idéal serait de continuer à faire appel au marché pour refinancer sa dette et consacrer 1, ou même 2 milliards de dinars pour solder les dettes des fournisseurs locaux à la fin de l’année. Cela aura un impact très positif sur les créanciers de l’Etat et augmentera sa crédibilité. Cela allègera leurs recours à un endettement cher et donnera un coup de pouce à la liquidité du secteur bancaire.