En 2024, la Mauritanie est présentée comme un exemple de progrès en matière de liberté de la presse sur le continent africain. Avec un bond spectaculaire de 53 places par rapport à 2023 dans le classement de Reporters sans frontières (RSF), passant de la 86ème à la 33ème place en un an, le pays affiche une évolution remarquable dans son paysage médiatique.
Ces avancées sont le fruit des réformes entreprises depuis l’arrivée au pouvoir du président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, en 2019. Son engagement en faveur d’une presse libre et de la démocratisation du pays a contribué à créer un environnement plus favorable pour les journalistes. La dépénalisation des délits de presse en 2011 a également marqué une étape décisive vers une presse plus indépendante et professionnelle, rappellent les auteurs du rapport.
Dans ce contexte, la pluralité des médias en Mauritanie s’est élargie, avec la présence de journaux imprimés, de sites d’information en ligne, de chaînes de télévision et de stations de radio. La supervision de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) garantit le respect des lois et réglementations relatives à la presse, tout en laissant une marge de liberté aux médias, explique RSF.
Les médias d’État, telles que la Télévision de Mauritanie (TVM) et la Radio Mauritanie, coexistent avec des organes privés comme l’Agence mauritanienne d’information (AMI) et Maurinews, offrant une diversité de perspectives et d’informations. La montée en puissance d’internet a également favorisé l’émergence de sites d’informations en ligne, élargissant ainsi l’accès à l’information pour les citoyens mauritaniens.
Des progrès certes, mais…
En dépit de ces avancées, le secteur fait face à des défis qui entravent encore la pleine réalisation de la liberté de la presse en Mauritanie. Des cas d’intimidations, de menaces et même d’emprisonnements de journalistes ont été signalés, illustrant les risques auxquels sont confrontés ceux qui osent défier les lignes rouges ou critiquer le pouvoir en place, souligne RFS.
En outre, les conditions économiques précaires des journalistes constituent un enjeu majeur, compromettant leur indépendance et leur capacité à mener un journalisme d’investigation de qualité, s’inquiètent les rédacteurs du rapport RFS. La rémunération insuffisante pousse de nombreux professionnels du journalisme à chercher des opportunités plus lucratives, menaçant ainsi la diversité et la qualité de l’information disponible pour le public.
… attention à la marche
Dans ce contexte, il est essentiel que les autorités mauritaniennes continuent à œuvrer pour garantir un environnement médiatique véritablement libre et sécurisé pour les journalistes. Cela nécessite non seulement le respect des principes de liberté d’expression et d’accès à l’information, mais aussi la protection des journalistes contre toute forme de représailles ou de pressions.
En définitive, la Mauritanie a fait d’importants progrès en matière de liberté de la presse en 2024, mais des défis subsistent. En consolidant les acquis réalisés et en s’attaquant aux obstacles restants, le pays peut continuer à renforcer son paysage médiatique et à promouvoir les principes démocratiques fondamentaux pour le bénéfice de tous ses citoyens.
Voici le classement des 10 premiers de la classe:
1- Mauritanie
2- Namibie
3- Seychelles
4- Afrique du Sud
5- Cap Vert
6- Ghana
7- Côte d’Ivoire
8- Gabon
9- Maurice
10- Gambie.
Kmar Asmi