L’armée d’Israël prépare sérieusement une offensive contre le Liban après une recrudescence des tirs transfrontaliers. Alors que les discussions sur une guerre totale alimentent les inquiétudes sur la spirale du conflit de Gaza qui s’étend à l’ensemble du Moyen-Orient.
Les plans opérationnels d’Israël pour une offensive au Liban ont été approuvés et validés. Et des décisions ont été prises sur la poursuite de l’augmentation de la préparation des troupes sur le terrain par les commandants des Forces de défense israéliennes.
Escalade inquiétante
Israël et le Hezbollah, qui contrôle de facto le sud du Liban, échangent des tirs depuis octobre, parallèlement à la campagne de guerre de Tel Aviv contre le Hamas dans la bande de Gaza. Les deux mouvements islamistes bénéficient tous deux du soutien de l’Iran.
Les hostilités se sont intensifiées après que les forces de défense israéliennes ont annoncé, la semaine du 10 juin, qu’une frappe israélienne dans le village de Jouaiyya, dans le sud du Liban, avait tué un haut commandant du Hezbollah, Sami Taleb Abdullah, ainsi que trois autres membres du groupe. En réponse, le groupe avait lancé une attaque de missiles visant des positions de soldats israéliens.
De plus, le Hezbollah a diffusé des vidéos prises par ses drones de surveillance, dont des zones sensibles comme le port de Haïfa. Les enregistrements ont suscité la peur et la fureur dans l’Etat hébreu. Tous ces facteurs semblent pousser Israël à se rapprocher du point d’inflexion, celui de la décision de changer les règles contre le puissant groupe libanais.
Du point de vue juridique, il n’y a pas de différend territorial entre le Liban et Israël selon les Nations unies. Cela rend sa position bien meilleure sur la scène internationale, lui donne une certaine légitimité aux yeux des Occidentaux, et probablement de certains pays arabes.
Les autorités de la nation juive reconnaissent que le coût probable d’une telle mesure serait lourd. Elles sont déjà mises à rude épreuve par la lutte simultanée contre le Hamas dans l’enclave de Gaza et la pression internationale croissante pour limiter le nombre de victimes civiles palestiniennes.
Pourtant, l’odeur des manœuvres politiques internes en Israël se fait ressentir. Le gouvernement de Netanyahou compte sur un front intérieur uni pour affronter une telle guerre, surtout que les dossiers des pertes à Gaza seront ouverts.
Du point de vue juridique, il n’y a pas de différend territorial entre le Liban et Israël selon les Nations unies. Cela rend sa position bien meilleure sur la scène internationale, lui donne une certaine légitimité, aux yeux des Occidentaux et probablement de certains pays arabes. Le gouvernement en place, qui souffre pour y rester, est obligé d’une manière ou d’une autre d’assurer le retour en toute sécurité des Israéliens à leurs foyers au nord d’Israël.
Les risques économiques sont énormes pour toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cette instabilité survient à un moment où l’on s’attendait déjà à un ralentissement de l’activité économique dans la zone.
Les risques d’une guerre plus importante
Le Liban et Israël sont soumis à un cessez-le-feu sous l’égide des Nations unies depuis la guerre de 34 jours en 2006. Les États-Unis, qui considèrent que les liens entre Israël et le Liban sont liés aux chances d’une trêve dans la bande de Gaza, ont tenté de désamorcer les hostilités. La Maison Blanche cherche à éviter que le conflit ne dégénère en une guerre plus large. La situation est grave et Beyrouth tente de prendre ses distances avec les hostilités. Toutefois, le gouvernement en place exige la cessation de l’agression israélienne en cours contre le Liban.
Les risques économiques sont énormes pour toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cette instabilité survient à un moment où l’on s’attendait déjà à un ralentissement de l’activité économique dans la zone. Un conflit de grande ampleur constituerait un défi pour le tourisme, pierre angulaire en termes de génération de devises et d’emplois. Par exemple, la Tunisie, qui est géographiquement lointaine de la zone du conflit, risque toutefois d’être affectée par le moindre avertissement d’une ambassade occidentale pour atténuer les flux de visiteurs.
Même dans l’état actuel, l’incertitude élevée quant à la trajectoire du conflit érode la confiance des consommateurs et des entreprises. Ce qui pourrait entraîner une baisse des dépenses et des investissements dans tous les pays, sans exception.
Même dans l’état actuel, l’incertitude élevée quant à la trajectoire du conflit érode la confiance des consommateurs et des entreprises. Ce qui pourrait entraîner une baisse des dépenses et des investissements dans tous les pays, sans exception. En l’absence d’un cessez-le-feu durable, et même si le conflit reste circonscrit, l’incertitude pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de la région MENA. Ainsi, alors que l’impact a été limité jusqu’à présent, la croissance pourrait se détériorer si l’hésitation commence à peser sur les décisions d’investissement.
Les crises peuvent également révéler des vulnérabilités sous-jacentes, exacerbant les risques de dégradation des perspectives. L’augmentation des primes de risque pourrait faire grimper les coûts d’emprunt. Ce qui pourrait rapidement se répercuter sur les économies très endettées. Bref, que des risques supplémentaires qui viendraient ajouter une couche de difficultés à des économies déjà en souffrance.