Cette semaine, la BTK Sicav a revu à la hausse la commission de gestion payée en sa faveur de 0,45% à 0,8% hors taxe.
Le véhicule d’investissement n’est pas le premier à le faire. Sur les trois dernières années, une longue série d’entre eux ont revu à la hausse, leurs commissions de gestion (Sicav Rendement, Sicav Patrimoine Obligataire, Sicav Plus, FCP Valeurs Al Kaouther, FCP Valeurs CEA, FCP Valeurs Institutionnel, Sicav Entreprise), de courtage (FCP CEA Banque de Tunisie) ou de distribution (Union Financière Hannibal Sicav, Sicav Plus, FCP Valeurs Al Kaouther, FCP Valeurs CEA, FCP Valeurs Institutionnel, Sicav Entreprise). De telles décisions interviennent sous la double condition de l’approbation par le Conseil du marché financier et l’information du public dans un communiqué publié dans le bulletin officiel du régulateur.
Un momentum idéal
Ces hausses impactent, naturellement, le rendement net dégagé par les épargnants. Toutefois, elles ne seront guère ressenties par les clients pour deux principales raisons. La première est que le moment choisi est parfait. Les taux d’intérêt vont rester encore élevés, ce qui signifie la disponibilité de papiers coroprates et souverains avec un excellent rapport rendement-risque. Pour les organismes de placements collectifs, cela renforce leurs attractivités puisqu’ils seront capables d’offrir des rendements en progression continue. Le rendement additionnel dépasse la commission ajoutée, ce qui permet aux gestionnaires d’améliorer leurs revenus sans que les clients soient lésés. D’ailleurs, c’est un critère fondamental pour que le CMF accepte ces révisions.
La seconde est que l’actif net ne cesse de progresser. L’industrie de l’épargne collective suit les cycles économiques. Certainement, il y aura des périodes de décélération de croissance, voire des baisses dans le rythme des souscriptions. Les taux vont finir par baisser au bout de quelques années, et la liquidité est toujours prête à quitter pour des opportunités plus rentables. L’argent n’a pas de sentiments et il est tout sauf fidèle. Il est donc légitime pour les gestionnaires de profiter de ces périodes fastes, afin de consolider leurs fonds propres pour affronter les phases baissières du cycle économique et avoir les moyens pour repartir.
Une bouffée d’oxygène pour le secteur du brokerage
Et pour les intermédiaires en Bourse, c’est un moyen pour survivre. L’expérience a montré que le compartiment actions est volatil. Il n’y a pas de nouvelles introductions depuis un moment, et les actions sont très sensibles aux flux d’informations. Elles sur-réagissent à la moindre mauvaise nouvelle et sous-réagissent aux bonnes.
Les brokers sont, enfin, des entreprises qui doivent générer des recettes et des profits. La récurrence ne peut être assurée que par la gestion collective. D’où l’importance de réviser, de temps à autre, les commissions de gestion afin d’affronter les charges d’exploitation en hausse. In fine, tout le monde sort gagnant de ces mesures.