La police aurait eu recours à des coups de feu après avoir échoué à empêcher une foule en colère d’entrer dans le Parlement kenyan.
Au moins huit personnes ont été tuées par balle au Kenya, mardi 25 juin 2024, après des affrontements entre la police anti-émeute et des manifestants anti-impôts dans la capitale, Nairobi, selon les médias locaux.
KTN News a publié des vidéos montrant des officiers tirant des coups de feu pour disperser une foule tentant de prendre d’assaut l’Assemblée nationale. Et ce, alors que les législateurs adoptaient un projet de loi de finances introduisant des taxes controversées.
Reuters a également rapporté que son correspondant avait dénombré au moins cinq corps à l’extérieur du parlement; après que la police a commencé à tirer. Les gaz lacrymogènes et les canons à eau n’avaient déjà pas réussi à arrêter les manifestants.
La Commission des droits de l’Homme du Kenya a déclaré avoir vu la police tirer sur quatre personnes, en tuant une. « Nous condamnons fermement le meurtre commis par la police. De tels actes sont inacceptables et constituent une grave violation des droits de l’Homme. La justice et la responsabilité sont impératives. Nous ferons vigoureusement pression pour que la police rende des comptes », a écrit l’ONG sur X.
Selon plusieurs rapports, la foule a « submergé » les forces de l’ordre présentes et s’est frayé un chemin jusqu’à l’Assemblée législative, incendiant une partie de celle-ci. Un véhicule de police a également été incendié, a rapporté le quotidien local The Star.
« Nous voulons fermer le Parlement et chaque député devrait démissionner », a déclaré à Reuters un manifestant identifié comme étant Davis Tafari. « Nous aurons un nouveau gouvernement », a-t-il déclaré.
Des manifestations menées par des jeunes ont éclaté la semaine dernière au Kenya, en réponse au projet de loi de finances du gouvernement pour 2024. Celui-ci vise à lever 2,7 milliards de dollars supplémentaires d’impôts pour aider à réduire le déficit budgétaire du pays. Les manifestants ont demandé aux députés de retirer les augmentations proposées, notamment une taxe annuelle de 2,5 % sur la possession d’une voiture et une taxe de 16 % sur le pain. Lesquelles ont ensuite été retirées de la législation à la suite du tollé général.
Malgré l’indignation, les législateurs ont approuvé le projet de loi de finances hier mardi, par 195 voix contre 106. Le projet de loi a maintenant besoin de la signature du président William Ruto, qui a promis de tenir des négociations pour répondre aux préoccupations des jeunes, après qu’au moins deux personnes ont été tuées lors des dernières manifestations.