Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont décidé de nommer Ursula von der Leyen pour un second mandat de 5 ans à la présidence de la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE.
Lors d’un sommet à Bruxelles, les 27 dirigeants nationaux de l’Union ont également choisi l’ancien Premier ministre portugais, Antonio Costa, pour présider les réunions du Conseil européen, et la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, pour devenir le prochain chef de la politique étrangère de l’Union.
L’Italie aurait voté contre
Le trio de dirigeants représente la continuité au sommet de l’Union européenne. Les factions centristes favorables à l’UE conservent les postes les plus importants malgré la poussée de l’extrême droite lors des élections au Parlement européen qui se sont déroulées le 9 juin 2024. Toutefois, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’est abstenue lors du vote sur Mme von der Leyen et a voté contre M. Costa et Mme Kallas, selon des sources diplomatiques. Sur son compte X, elle a déclaré qu’elle avait décidé de ne pas soutenir la liste des dirigeants « par respect pour les citoyens et les indications fournies par ces derniers lors des élections ».
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, un autre partisan de l’extrême droite, aurait aussi voté contre von der Leyen et n’a pas voté pour Kaja Kallas.
Lire aussi : Union européenne : les trois postes clés attribués
Ces nominations doivent encore être approuvées par le Parlement européen lors d’un vote à bulletin secret, ce qui est généralement considéré comme une phase plus délicate que l’approbation par les dirigeants de l’UE.
La sécurité, axe stratégique
Lors du sommet, l’UE a également signé un accord de sécurité avec l’Ukraine, débattu de la manière de renforcer les défenses de l’UE contre la Russie et approuvé les priorités stratégiques de l’Union pour les cinq prochaines années.
L’accord énonce les engagements pris par l’UE pour aider l’Ukraine dans neuf domaines de la politique de sécurité, notamment les livraisons d’armes, la formation militaire, la coopération dans le domaine de l’industrie de la défense et le déminage. Ces engagements constituent une preuve concrète de la détermination inébranlable de Bruxelles à soutenir Kiev sur le long terme. Les Européens sont déterminés à tout faire pour que la Russie ne l’emporte pas et que l’Ukraine récupère les terres annexées par Moscou.
Ce qui est sûr, c’est que le Vieux continent doit mettre la main dans les poches pour renforcer sa sécurité. Entre 1999 et 2021, l’UE avait augmenté ses dépenses de défense de 20%, contre 600% pour la Chine et 300% pour la Russie, avant même l’augmentation massive des dépenses militaires de Moscou après son invasion de l’Ukraine en 2022. Pour que cet écart soit réduit, une enveloppe de 500 milliards d’euros sera consacrée à la défense au cours des dix prochaines années.
L’investissement dans la défense fait partie de l’agenda stratégique de l’UE pour la période 2024-2029. Y figurent aussi une UE plus compétitive pour résister à la pression économique de la Chine et des États-Unis, ainsi que la préparation de l’Union à l’élargissement à l’Ukraine, à la Moldavie et aux Balkans occidentaux. D’ici à cette date, la physionomie de notre voisin du Nord va bien changer. Cela ne sera pas sans risque pour la Tunisie.