Pékin a annoncé la prochaine étape de son enquête sur les importations de brandy de l’UE, dans le cadre de la dernière mesure de rétorsion après que le bloc a imposé des droits provisoires sur les véhicules électriques (VE) chinois.
L’UE a imposé en juin des droits de douane allant de 17,4% à 37,6% sur les importations de véhicules électriques chinois, en plus des droits de douane existants de 10%, invoquant la « subvention injuste » de Pékin aux constructeurs automobiles.
Le ministère chinois du Commerce a réagi vendredi 5 juillet en annonçant qu’il organiserait une audience le 18 juillet pour répondre aux allégations selon lesquelles les producteurs de brandy de l’UE vendent leurs produits en Chine à des prix inférieurs aux prix du marché.
L’audience demandée par les maisons de brandy Martell, Société Jas Hennessy & Co., Remy Martin et d’autres évaluera « les dommages industriels, les causes et les effets, ainsi que l’intérêt public dans l’enquête antidumping sur les produits de brandy connexes », selon le communiqué du ministère.
L’enquête chinoise portera sur le brandy produit dans l’UE dans des conteneurs contenant moins de 200 litres importés entre octobre 2022 et septembre 2023, a ajouté le ministère. Il enquêtera également sur les dommages présumés infligés à l’industrie chinoise du brandy entre janvier 2019 et septembre 2023.
La Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE a condamné les tarifs douaniers du bloc comme étant « motivés politiquement » et « protectionnistes », exprimant l’espoir de résoudre le différend par le dialogue.
Dans le même temps, les pays de l’UE sont divisés sur la question. L’Allemagne, dont les constructeurs automobiles ont réalisé un tiers de leurs ventes en Chine l’année dernière, craignent que les restrictions fassent plus de mal que de bien.
Le géant automobile allemand Volkswagen aurait qualifié cette décision de « préjudiciable », tandis que le directeur général de BMW a déclaré que la bataille des tarifs « mène à une impasse » .
La valeur des importations européennes de véhicules électriques chinois a bondi à 11,5 milliards de dollars en 2023, contre seulement 1,6 milliard de dollars en 2020, ce qui représente 37 % de toutes les importations de véhicules électriques du bloc, selon une étude récente.
L’année dernière, la Commission européenne a lancé une enquête sur les allégations selon lesquelles les subventions permettraient de vendre des véhicules électriques chinois à des prix bien inférieurs à ceux produits dans l’Union.
La Chine a exhorté à plusieurs reprises l’UE à annuler ses droits de douane sur les véhicules électriques, prévenant qu’elle ne resterait pas les bras croisés et se disant prête à négocier. En janvier, Pékin a lancé une première enquête antidumping réciproque sur les importations de brandy de l’UE et en juin, une deuxième enquête sur les expéditions de porc en provenance de l’UE.