Une technologie venue de la Norvège transforme le gaspillage industriel en eau potable. C’est ce que rapporte le site media24.fr.
Si l’on en croit ce site web, des chercheurs de l’Université des sciences et de la technologie (NTNU) de Norvège auraient développé « une technologie innovante. Elle convertit la chaleur industrielle perdue en eau potable, ouvrant la voie à une utilisation plus durable des ressources ».
Explication…
« Dans les processus industriels, une quantité considérable de chaleur est généralement dissipée dans l’atmosphère ou dans les océans, constituant une perte énergétique notable », écrit le média. Après plusieurs décennies de cogitation, des chercheurs sont arrivés à la conclusion que cette perte est estimée, en Norvège, à 20 TWh chaque année. Soit environ l’équivalent de la demande énergétique des ménages norvégiens pour le chauffage.
C’est ce constat qui aurait poussé Kim Kristiansen, doctorant au Département de chimie de l’NTNU, à se lancer « dans la recherche d’une solution pour récupérer cette chaleur perdue ».
A la clé, la découverte de la technologie des membranes comme une réponse innovante. En effet, « l’approche de Kristiansen repose sur l’utilisation de membranes hydrophobes micro-perforées permettant de vaporiser l’eau contaminée issue des processus industriels. Cette technique aboutit à la condensation de l’eau sur l’autre face de la membrane, où elle émerge purifiée et potable ».
Et toujours selon les explications, ce système peut également être appliqué à la désalinisation de l’eau de mer, offrant ainsi une solution polyvalente et prometteuse. Vous avez compris que cette innovation nous intéresse à plus d’un titre en Tunisie, vu qu’on s’est lancé sur le processus de dessalement de l’eau de mer.
Quid des avantages et potentiel global?
Il faut noter que l’accès à l’eau pure ou propre ne constitue pas une préoccupation majeure en Norvège. En revanche, cette technologie présente un intérêt on ne peut plus crucial pour d’autres régions du monde confrontées qu’elles sont à des défis d’approvisionnement en eau. C’est le cas entre autres des pays situés sur les rives nord et sud de la Méditerranée.
En effet, « le procédé décrit par M. Kristiansen utilise efficacement la chaleur industrielle, autrement perdue, pour générer de l’eau propre. Traitant ainsi deux problèmes environnementaux majeurs simultanément », rapporte media2024.
Est-ce cependant facile de mettre en place cette technologie décrite comme “prometteuse“ ? Non pas vraiment. « La technologie des membranes rencontre des limites, notamment en termes de durabilité sous des conditions industrielles rigoureuses. Les recherches antérieures menées aux Pays-Bas avaient déjà abouti à la création d’un prototype capable de générer de l’eau et de l’énergie, mais le manque de financement avait freiné son développement. Le projet a trouvé une nouvelle vie à l’NTNU, mais l’industrie peine encore à adopter cette solution en raison des défis techniques persistants », rappelle notre source.
En dépit de ces écueils, M. Kristiansen reste optimiste quant au potentiel de la technologie MemPower et de ses applications commerciales futures. Selon ses explications, « de nombreux efforts sont en cours, tant dans le milieu académique qu’industriel, pour surmonter ces défis et commercialiser cette technologie ».
En outre, ses derniers travaux montrent que cette approche pourrait rivaliser avec d’autres processus de génération d’énergie basés sur les membranes. Ce qui pourrait encourager son adoption plus large.
En tout cas, sur le plan environnemental, on estime que l’utilisation de cette technologie pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre en valorisant la chaleur perdue des industries. Tout en contribuant à résoudre des problèmes de pénurie d’eau dans les régions arides, comme celles du Maghreb ou d’Afrique australe.