Bien que certains puissent rêver d’une révolution politique similaire à celle du Royaume-Uni et de la France, l’avenir de la Tunisie semble encore éloigné d’une telle transformation. La gauche tunisienne effectuera-t-elle les révisions nécessaires pour devenir une force motrice de réformes, comme l’a fait la gauche européenne?
Alors que le pays fait face à des défis économiques majeurs, aucune force politique ne semble capable de convaincre l’opinion publique de l’urgence de réformes systémiques. C’est ce qui ressort de l’analyse de l’ancien ambassadeur Elyes Kasri via un post Fb.
Par conséquent, les structures et privilèges hérités du passé continuent de dominer, freinant toute avancée significative vers une croissance durable et équitable.
Voici le post d’Elyes Kasri :
« Certains, grisés par l’euphorie des récents développements politiques en Europe (Royaume-Uni et France) se sont mis à rêver que l’avenir de la Tunisie pourrait être entre les mains de la gauche. La grande différence est que la gauche tunisienne n’a pas procédé, depuis longtemps, aux révisions et ajustements auxquels s’est soumise la gauche européenne pour devenir paradoxalement une force d’inertie contre les réformes et rejoindre ainsi tacitement le bloc anti-réformiste et conservateur des avantages extirpés lors des années de vache grasse (par rapport à la situation actuelle).
Le problème de la Tunisie, c’est qu’aucune force politique, et visiblement pas la gauche, ne semble en mesure, à part des généralités et des slogans idéologiques, de convaincre l’opinion publique de l’inévitabilité et même de l’urgence de réformes systémiques allant au-delà des défaillances et errements ponctuels afin de pouvoir assurer le plein emploi et une croissance économique durable et équitable, avantageusement ancrée dans l’économie mondiale.
Pour des considérations diverses, idéologiques ou politiques ou personnelles, le mot d’ordre tacite semble être de défendre les modes de gestion, les structures, les acquis et les privilèges du passé, bec et ongles, par corporatisme ou pour en éviter le coût politique et économique en faisant en sorte que ça ne puisse arriver qu’aux autres ».