Le Rwanda a pris note de la décision britannique de mettre fin à l’accord controversé concernant le renvoi irrégulier du Royaume-Uni vers ce pays, a déclaré un porte-parole du gouvernement rwandais.
Le Rwanda a déclaré avoir pleinement honoré ses engagements dans le cadre d’un accord de réinstallation des migrants avec le Royaume-Uni. Et ce, suite à l’annonce du nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, selon laquelle l’accord serait résilié.
« Le Rwanda prend note de l’intention du gouvernement britannique de mettre fin à l’Accord de partenariat sur la migration et le développement économique, comme le prévoient les termes du traité adopté par nos deux Parlements ». C’est ce qu’a déclaré le bureau de la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo.
« Ce partenariat a été initié par le gouvernement britannique afin de répondre à la crise de la migration irrégulière qui touche le Royaume-Uni – un problème du Royaume-Uni, pas du Rwanda », précise le communiqué. « Le Rwanda a pleinement respecté sa part de l’accord, y compris en ce qui concerne les finances, et reste déterminé à trouver des solutions à la crise mondiale des migrations, notamment en assurant la sécurité, la dignité et les opportunités aux réfugiés et aux migrants qui viennent dans notre pays ».
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La réponse du Rwanda intervient au lendemain de l’arrivée des premiers migrants à traverser la Manche depuis la victoire du Parti travailliste britannique aux élections générales.
En effet, M. Starmer a remplacé Rishi Sunak à la tête du gouvernement britannique vendredi 5 juillet 2024; après que le Parti travailliste qu’il dirige a remporté une victoire écrasante aux élections générales, obtenant 412 des 650 sièges de la Chambre des communes.
Samedi 6 courant, M. Starmer a déclaré lors de sa première conférence de presse que « le projet rwandais était mort et enterré avant même d’avoir commencé […] Il n’a jamais eu d’effet dissuasif. C’est presque le contraire ».
Selon le Partenariat pour la migration et le développement économique (MEDP), les deux gouvernements sont libres de mettre fin à l’accord. Mais celui-ci ne prendra fin officiellement que trois mois après que l’autre partie en aura été informée par écrit. L’accord devait durer jusqu’au 13 avril 2027.
Elaborée par l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson en avril 2022, l’initiative a d’abord été bloquée par la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a suspendu le premier vol d’expulsion deux mois plus tard. En novembre dernier, la Cour suprême du Royaume-Uni a également jugé le projet illégal, déclarant le Rwanda comme un pays tiers dangereux pour la relocalisation des réfugiés.
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Le gouvernement conservateur de Sunak, qui s’était engagé à « stopper les bateaux » lors de son entrée en fonction en 2022, avait insisté sur le fait que l’accord avec le Rwanda permettrait de faire face à l’afflux d’immigrants illégaux traversant la Manche. Selon les chiffres récents du gouvernement, plus de 7 000 personnes sont arrivées sur de « petites embarcations » au cours des quatre premiers mois de cette année, soit une augmentation de plus de 1 400 migrants par rapport à la même période de janvier à avril en 2023.