On présente souvent le régime hyperprotéiné comme un atout de santé par excellence, et si c’était le contraire ? Une étude de l’University of Southern California (USC) a montré en effet que les personnes âgées de 50 à 65 ans dont le régime alimentaire est riche en protéines d’origine animale encourent un risque de décès accru et de cancer comparable à celui qu’entraîne le fait de fumer un paquet de cigarettes par jour. L’étude, publiée dans la revue Cell Metabolism, et basée sur les données recueillies dans l’étude National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) ainsi que sur le registre américain des décès, a comparé la teneur protéines animales dans l’alimentation de 6.381 adultes américains âgés en moyenne de 65 ans, avec les décès intervenus au cours des 18 années suivantes. Les résultats de l’étude montrent que pour les individus âgés de 50 à 65 ans, un régime riche en protéines animales est associé à un risque accru de 74 % de décès dans les 18 ans, en comparaison d’un régime faible en protéines, de même qu’un régime riche en protéines animales est associé à un risque multiplié par 4 de décès par cancer. Cette associations étant annulée ou atténuée si les protéines consommées sont d’origine végétale. Il ne s’agit donc pas de bannir les protéines de notre alimentation, mais plutôt d’en diversifier les sources. Ainsi, les végétaux constituent une source intéressante de proteines dont :
- Le soja, qui contient jusqu’à 35% de son poids en protéines. On le consomme également pour sa grande richesse en acides gras polyinsaturés et son impact positif sur le taux de cholestérol.
- Les céréales, très présentes dans l’alimentation du Tunisien, contiennent jusqu’à 14% de protéines.
- Les légumineuses, ce groupe d’aliment connu pour son fort apport en énergie, a une teneur en protéines qui varie entre 20 et 30%
- Les fruits oléagineux , riches en lipides peuvent atteindre une teneur en protéines allant jusqu’à 19% pour les amandes, et 8 à 11% pour les noix. Ils sont aussi caractérisés par leur richesse en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines E et B.
- Les algues, encore très peu connues des Tunisiens , peuvent contenir jusqu’à 35% de protéines et constituent une grande source de sels minéraux et de calcium environ 20 fois plus que le lait.
L’illustre gastronome français Anthelme Brillat-Savarin résume l’importance de « penser » notre alimentation par cet adage : « Les animaux se repaissent, l’homme mange, l’homme d’esprit seul sait manger ». A méditer !