La croissance de l’économie mondiale reste stable, tandis que la baisse de l’inflation ralentit, selon les nouvelles prévisions actualisées du Fonds monétaire international (FMI).
Dans le même temps, le FMI tire la sonnette d’alarme sur l’ajustement budgétaire insuffisant dans de nombreux pays après la pandémie de COVID-19, critiquant notamment les États-Unis pour l’augmentation continue de leur dette qui crée des risques pour leur économie et pour l’économie mondiale.
Le FMI prévoit que le PIB mondial augmentera de 3,2 % cette année (selon le rapport d’avril) et de 3,3 % en 2025, soit un chiffre légèrement supérieur à celui d’avril.
La zone euro devrait connaître une croissance de 0,9 % cette année (contre une prévision de 0,8 % en avril) et de 1,5 % en 2025, tandis qu’aux États-Unis, la croissance du PIB est estimée à 2,6 % et 1,9 %, respectivement.
Le principal moteur de la croissance mondiale est constitué par les économies émergentes d’Asie, en particulier la Chine et l’Inde, qui représentent la moitié de l’augmentation du PIB mondial.
Toutefois, le Fonds souligne que les perspectives mondiales resteront faibles au cours des cinq prochaines années, car la dynamique des économies asiatiques devrait s’affaiblir, le PIB de la Chine devant croître de 3,3 % en 2029.
Pour l’inflation mondiale, il prévoit qu’elle diminuera cette année à 5,9 % (comme en avril) contre 6,7 % en 2023, mais il note qu’il y a un ralentissement dans les économies développées, notamment aux États-Unis.
Le Fonds considère que les risques pesant sur ses prévisions sont équilibrés, mais en retient deux comme étant les plus importants.
Premièrement, de nouveaux problèmes de déflation dans les économies développées pourraient pousser les Banques centrales, comme la Fed américaine, à maintenir des taux d’intérêt plus élevés encore plus longtemps. Cela mettrait en danger la croissance globale, avec une pression à la hausse accrue sur le dollar avec un impact négatif sur les économies émergentes et en développement.
« La bonne nouvelle est qu’à mesure que les chocs se sont atténués, l’inflation a diminué sans récession. La mauvaise nouvelle est que si l’inflation des prix de l’énergie et des produits alimentaires est presque revenue aux niveaux d’avant la pandémie dans de nombreux pays, cela n’a pas été le cas pour l’inflation générale », déclare le Fonds.
Deuxièmement, le FMI souligne que les problèmes budgétaires doivent être résolus immédiatement, car leur aggravation a rendu de nombreux pays plus vulnérables que prévu avant la pandémie.
« Trop peu de mesures sont prises, ce qui alimente l’incertitude quant à la politique économique. Les ajustements budgétaires projetés sont nettement inadéquats dans un trop grand nombre de pays.
Il est inquiétant qu’un pays comme les États-Unis, en situation de plein emploi, ait une politique budgétaire qui fait grimper régulièrement le ratio dette/PIB, avec des risques pour l’économie nationale et mondiale.
La dépendance croissante des États-Unis à l’égard du financement à court terme est également préoccupante. Avec une dette plus élevée, une croissance plus lente et des déficits plus importants, il ne faudra pas longtemps pour que les flux de dette deviennent moins pratiques, avec des risques pour la stabilité financière », note le FMI.